« On méprise le personnel qui a vécu l’enfer ce soir-là! » Le syndicat FO de l’hôpital de Nice ne décolère pas. Un peu moins d’un an après l’attentat au camion-bélier sur la promenade des Anglais, qui avait 84 morts et 200 blessés le 14 juillet dernier, le ministère de l’Intérieur a dévoilé la liste des nommés à la médaille de la sécurité intérieure. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne fait pas que des heureux.
Seuls 89 noms d’agents hospitaliers niçois y figurent, alors qu’ils étaient 400 mobilisés le soir de l’attentat. Le syndicat FO dénonce dans Nice-Matin le « scandale » d’une liste qui récompense des cadres absents plutôt que des soignants en première ligne. « Nous sommes scandalisés de la manière dont la liste a été arrêtée », s’insurge le secrétaire départemental FO des Alpes-Maritimes pour la branche Santé, Michel Fuentes.
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« Il n’y a pratiquement pas d’infirmières, d’aides-soignants, de personnels des blocs opératoires ou du Samu, peu de brancardiers, de personnel du Smur, presque personne de Lenval – l’hôpital pour enfants », poursuit Michel Fuentes dans Nice-Matin. Des agents qui, souvent, étaient venus prêter main forte sans attendre qu’on les rappelle sur leurs congés. « En revanche, il y a des cadres. Beaucoup. Et même des cadres qui n’étaient pas là ou en congés le 14-Juillet! », relève le syndicaliste.
« J’étais le premier véhicule du Samu sur la Promenade. Deux autres sont arrivés ensuite. On a tous passé dix heures sur le front. Un seul médecin est cité. Sa nomination est légitime. Mais, et les autres ? » s’indigne dans le quotidien régional Patrick Costa, ambulancier du Samu et délégué FO. « Il y avait parmi nous un jeune médecin qui n’avait que six mois de maison, qui a vécu l’horreur et qui est oublié. C’est inacceptable, incompréhensible! »