Nice va réserver des emplois publics aux enfants de harkis

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Nice est devenue la première grande ville de France à prévoir un contingent d’emplois réservés aux enfants de harkis, en raison de « la persistance de leurs difficultés d’insertion » plus de cinquante ans après la guerre d’Algérie.

C’est une première. La métropole niçoise a décidé, lundi 9 octobre, de prévoir un contingent d’emplois réservés aux enfants de harkis, plus de cinquante ans après la guerre d’Algérie.

« Le manque de reconnaissance et la persistance de difficultés d’insertion rencontrées par la première génération et leurs descendants sont encore perçus comme des discriminations à l’encontre de la communauté des harkis », a justifié la métropole Nice Côte d’Azur.

Une forte communauté dans les Alpes-Maritimes

Une délibération a été adoptée à l’unanimité par le Conseil de la métropole, y compris l’opposition socialiste qui a cependant fait remarquer à Christian Estrosi, maire de Nice depuis 2008, que cela arrivait « peut-être un peu tard ». La métropole Nice Côte d’Azur regroupe 49 communes dans un département, les Alpes-Maritimes, où la communauté harkie représente environ 20 000 personnes.

Un contingent d’emplois de catégories B et C, dont le nombre sera défini chaque année par un comité en fonction des besoins et des profils de demandeurs, sera réservé aux enfants de harkis, sans concours ni condition d’âge, pourvu qu’ils s’inscrivent sur une liste.

« J’espère juste que ce n’est pas une mesurette de plus », a réagi Ali Amrane, président du collectif des associations de harkis des Alpes-Maritimes et lui-même élu à Grasse comme adjoint au maire, en ajoutant : « Pourquoi ne pas commencer par titulariser les enfants de harkis déjà en contrats précaires ? ».

Selon lui, le plan d’action pour les harkis de 2014 adopté sous la présidence de François Hollande est « très mal appliqué car les grandes administrations comme la fonction publique pénitentiaire, hospitalière et les douanes ne recrutent pas les enfants de harkis en raison du niveau scolaire exigé : il faut un niveau baccalauréat ».

À la fin de la guerre d’indépendance, 55 000 à 75 000 harkis ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60 000 ont été admis en France, et placés dans des camps à leur arrivée, source de handicaps sociaux et culturels qui perdurent.

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