Aéroport de Nantes. Accueil houleux pour la ministre

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L’abandon du projet de nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes a-t-il calmé les esprits ? Dans la Zad, oui, mais pas dans la commune de Saint-Aignan, au sud de Nantes, où les riverains de l’actuel aéroport se sentent trahis et l’ont crié haut et fort, hier, lors de la visite d’Elisabeth Borne, ministre des Transports.

Plusieurs centaines de riverains « en colère » de l’aéroport de Nantes ont accueilli hier, à Saint-Aignan-Grandlieu, la ministre des Transports Elisabeth Borne sous les huées, criant à la « trahison » d’Emmanuel Macron, dix jours après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La ministre s’est engouffrée vers 12 h 30 dans la mairie de Saint-Aignan-Grandlieu, commune située en bout de piste de l’aéroport de Nantes-Atlantiques, sous les sifflets et les huées de manifestants « en colère », massés derrière des barrières. Elle en est ressortie discrètement après environ une heure d’entretien sans témoin.

Entre 800 et 1.000 manifestants


« Macron trahison, Macron démission », « Saint-Aignan sacrifiée, Saint-Aignan humiliée » ont hurlé les manifestants – 800 selon les gendarmes, 1.000 selon les organisateurs -, jetant des bulletins de vote factices et déposant un cercueil noir rempli de cartes d’électeurs, barré d’un « Ci-gît la démocratie », au passage de la ministre. Des riverains ont ensuite tenté de forcer les barrières, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre.

Rassurer les élus
Elizabeth a poursuivi sa journée avec une rencontre, dans un salon de l’aéroport de Nantes, avec les élus du territoire qui ont porté et financé le projet Notre-Dame-des-Landes. Puis à Rennes, les discussions se sont déroulées dans les locaux de la préfecture de région, en présence notamment de Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne, mais aussi des responsables départementaux de l’ensemble de la région. « L’objectif est bien de rassurer les élus que le gouvernement entend accompagner le développement du Grand Ouest », a rappelé Élisabeth Borne, à la sortie de la réunion.


« Un projet bâti sous six mois »



« Sur les enjeux prioritaires du développement de Nantes-Atlantique du développement de Rennes et des liaisons avec les plateformes aériennes parisiennes, l’objectif est d’avoir ensemble un projet bâti sous six mois », a notamment souligné la ministre, qui souhaite également avancer sur les problématiques ferroviaires ou encore sur la RN 164 dont l’achèvement devrait « être une priorité ». Les élus ont, eux, voulu « parler d’une même voix » en transmettant à la ministre leur pacte d’accessibilité élaboré par l’ensemble des grandes collectivités concernant le développement aérien (Nantes, Rennes, Brest, Quimper et Lorient), ferroviaire (Brest, Quimper, Lorient, Rennes, Redon Nantes), routier (RN 164) et numérique (fibre optique sur l’ensemble de la région pour 2022). Des sujets sur lesquels les élus attendent maintenant « des actes concrets ».

Prochain point d’étape en mars à Rennes


« Nous attendons avec plaisir les engagements de l’État pour nous accompagner notamment financièrement », a précisé Loïg Chesnais-Girard. Un nouveau point d’étape sur l’avancée de l’ensemble de ces dossiers devrait être fait avec la ministre au mois de mars, à Rennes.

Le Télégramme

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1 COMMENTAIRE

  1. Je ne vois pas en quoi la RN164 a un quelconque rapport avec le projet avorté de transfer de l’aéroport de Nantes. Et je ne comprends pas non plus les réponses de la ministre qui sont de développer l’aéroport de Rennes. En quoi cela va répondre aux inquiétudes des Nantais et des 1,4 millions d’habitants de la Loire-Atlantique. Que propose-t’elle aux acteurs économiques ligériens ?? Le mépris de ce gouvernement vis à vis des Pays de la Loire est incroyable ! Un signe qui ne trompe pas : cette ministre fera son prochain point d’etape en mars à Rennes ! On croit rêver.

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