Elections en Bavière : les alliés de Merkel subissent un échec électoral historique

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La CSU, parti conservateur allié d’Angela Merkel, a essuyé dimanche un camouflet historique lors d’une élection régionale en Bavière. Les Verts et l’extrême-droite sont les grands vainqueurs du scrutin.

C’était un échec attendu. L’Union chrétienne-sociale (CSU), « parti frère » de la CDU d’Angela Merkel et membre de la coalition au pouvoir, a essuyé dimanche un camouflet historique lors d’une élection régionale en Bavière. Le parti, qui domine cette région depuis les années 1950, arrive certes en tête avec 37% des voix, mais ce score a tout d’une débâcle politique. Le CSU perd en effet quelque 10 points par rapport à 2013, sa majorité absolue, et va être obligée de chercher une alliance inconfortable avec une ou plusieurs autres formations.

Autre mauvaise nouvelle pour Angela Merkel, l’autre membre de sa coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du SPD, subissent une gifle avec 9,5% des voix. Les gagnants du scrutin sont les Verts, 2e avec près de 18%, et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite anti-Merkel et anti-migrant qui prend 10,6% des voix, légèrement derrière les Freie Wähler, des conservateurs indépendants (11,6%). Les Libéraux du FDP (5%) ferment la marche.

Merkel en difficulté depuis un an

Des résultats de mauvais augure pour le parti de la chancelière allemande, auquel on promet aussi une claque lors de régionales en Hesse fin octobre, que le parti d’Angela Merkel dirige en coalition avec les écologistes. « C’est un avertissement pour la CDU et c’est pourquoi notre priorité des deux semaines à venir doit être la Hesse », a dit dimanche la secrétaire générale du parti Annegret Kramp-Karrenbauer. Angela Merkel doit en plus affronter en décembre un vote de militants pour être reconduite à la tête de son parti.

Dans l’immédiat, la dirigeante peut néanmoins assister l’affaiblissement du chef de la CSU et ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer, qui était en conflit avec elle. C’est lui qui a provoqué durant l’été 2018 deux crises gouvernementales afin de pousser des thèmes chers à l’extrême droite et regagner les électeurs charmés par l’AfD en raison de l’accueil décidé en 2015 par Angela Merkel de plus d’un million de demandeurs d’asile. Illustrant cette recomposition du paysage politique, la stratégie droitière déployée ces derniers mois par la CSU pour regagner les voix conquises par l’AfD n’a donc pas eu l’effet escompté.

Dans l’opinion, le désamour des Allemands pour la coalition au pouvoir n’a cessé de croître. Le baromètre national publié dimanche par le quotidien Bild crédite le couple CDU/CSU d’un piètre 26%, quand le SPD végète à 17%, au même niveau que des Verts en pleine confiance et juste devant l’extrême droite (15%). Autre problème pour la chancelière, les intentions futures du SPD alors que des voix réclament bruyamment une sortie du gouvernement et une cure de jouvence dans l’opposition.

D’ailleurs, l’extrême droite s’est empressée de réclamer le départ du gouvernement devenu une « mini-coalition ». Elle a reçu le soutien du ministre italien de l’Intérieur et chef de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, qui a proclamé par communiqué la « fin du vieux système » et lancé un « Au revoir Merkel »

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