Remaniement : deux semaines d’attente et 4 infos à retenir

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Le nouveau gouvernement annoncé mardi par l’Elysée compte huit entrants, quatre sortants, quelques promotions et des nouveautés dans l’intitulé de certains ministères. Voici les enseignements à tirer de ce remaniement.

Remanier pour tourner une nouvelle page. L’Elysée a enfin annoncé mardi la composition du nouveau gouvernement, envisagé depuis depuis la démission du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb le 2 octobre. Après cette longue attente de 15 jours, un record, Emmanuel Macron et Edouard Philippe tentent de se donner un nouvel élan et effacé un été et une rentrée chaotiques marqués par l’affaire Benalla et le départ de Nicolas Hulot. Pour ce faire, la nouvelle équipe gouvernementale a été délestée de ses éléments jugés les plus fragiles (Nyssen, Mézard, Travert…) et est censée mieux s’adapter aux prochains chantiers de l’exécutif, ecrit Lejdd.fr.

A défaut de vouloir changer de cap politique, le chef de l’Etat mise donc sur cette « équipe renouvelée, dynamique, dotée d’un second souffle », selon les mots de la présidence, pour ouvrir la nouvelle séquence espérée. Voici les enseignements à tirer de ce remaniement.

1 – Un gouvernement encore plus large

Composé de 23 membres en mai 2017 (en incluant le Premier ministre), le gouvernement Philippe en compte désormais 35, trois de plus que sa précédente mouture. La promesse de campagne d’Emmanuel Macron d’avoir autour de lui une équipe resserrée est donc définitivement derrière lui. « Je constituerai un gouvernement de 15 membres maximum, très ramassé », assurait en effet pendant la campagne le candidat d’En Marche. Cet effectif n’est toutefois pas éloigné de ceux des gouvernements passés (38 pour et Cazeneuve et Valls 2, 37 pour Ayrault 2, record à 49 pour Rocard 2).

A noter qu’avec ses huit nouveaux venus, le quinquennat Macron compte désormais 46 ministres (passés ou actuels) depuis mai 2017. C’est déjà beaucoup par rapport aux 68 ministres de l’ensemble de la présidence Sarkozy et les 74 de François Hollande.

2 – La parité et les équilibres politiques restent respectés

Avec 17 hommes et 17 femmes au gouvernement (outre Edouard Philippe), la promesse de parité, érigée en principe sous Hollande, est une nouvelle fois tenue. De même que les autres équilibres. Le contingent issu de la « société civile » n’est pas délaissé, avec les entrées de l’ex-cadre de Danone Emmanuelle Wargon, la directrice générale de la Compagnie des Alpes Agnès Pannier-Runacher ou du patron de la DGSI Laurent Nunez – même si ces trois personnes sont des hauts-fonctionnaires, tous diplômés de l’ENA.

Enfin, Macron et Philippe ont, sans faire de coup spectaculaire, ménagé l’équilibre politique du gouvernement. Un député ex-LR, aujourd’hui patron du parti de centre-droit Agir (Franck Riester) et un ex-patron du groupe PS au Sénat (Didier Guillaume) sont les deux nouveaux ministres de plein exercice dans ce gouvernement. Tandis que le patron des députés MoDem Marc Fesneau obtient le poste stratégique des Relations avec le Parlement. Il s’agit d’ailleurs d’un bon remaniement pour le parti de François Bayrou, principal allié de LREM, puisque son ex-sénatrice Jacqueline Gourault est également promue, à la Cohésion des Territoires.

3 – Du lifting dans les portefeuilles, l’accent mis sur les Territoires

S’agissant des portefeuilles en tant que tel, quelques changements ont valeur de symbole : au ministère de la Cohésion des Territoires a été ajoutée l’appellation « et des Relations avec les Collectivités territoriales », signe du désir de l’exécutif de partir sur de nouvelles bases dans sa relation avec les élus locaux. Il s’agit du principal relooking de ce remaniement puisque le ministère, qui comptait jusque-là un secrétaire d’Etat, est en plus doté de deux ministres délégués.

Autres nouveautés : la ministre de la Santé Agnès Buzyn gagne une secrétaire d’Etat (la députée LREM Christelle Dubos), ce qui correspond aux nouvelles priorités du gouvernement (mise en place du revenu universel d’activité, plan pauvreté…). De même, Jean-Michel Blanquer voit son ministère de l’Education récupérer l’attribution « Jeunesse » en même temps qu’un secrétaire d’Etat (le député LREM Gabriel Attal, qui devient à 29 ans le plus jeune membre d’un gouvernement sous la Ve République). L’Intérieur, désormais dirigé par Christophe Castaner, aura également le sien avec la nomination du patron de la DGSI, Laurent Nunez. Marlène Schiappa, elle, reste secrétaire d’Etat rattachée à Matignon mais s’occupera désormais officiellement de « la lutte contre les discriminations », en plus de l’égalité femmes-hommes.

4 – Le Numérique disparaît du gouvernement… officiellement

Si les modifications apportées aux noms des ministères et des secrétariats d’Etat visent globalement à ajouter des attributions, une disparition est à signaler. Celle du « secrétariat d’Etat chargé du Numérique », occupé par Mounir Mahjoubi. En réalité, il s’agit d’un transfert : Mahjoubi passe de Matignon au ministère de l’Economie et devrait conserver la même fonction, même si son poste n’a désormais aucune attribution officielle. « Depuis Bercy, j’aurai tous les moyens d’agir à la transformation de l’économie et de l’Etat », a-t-il confirmé mardi sur Twitter. Ce n’est pas la première fois que le Numérique change de ministère. En 2010, le couple Sarkozy-Fillon l’avait déjà passé de Matignon à Bercy, où il est resté jusqu’à l’arrivée à l’Elysée d’Emmanuel Macron.

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