Etats-Unis : dans l’impasse, Donald Trump défend encore son mur avec le Mexique

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Alors que les Etats-Unis s’apprêtent à battre le record du plus long « shutdown » de son histoire, Donald Trump a vanté jeudi depuis la frontière mexicaine son projet de mur, à l’origine du blocage à Washington. Les démocrates refusent de le lui financer.

Donald Trump face à un mur… politique, à défaut de voir le sien être construit à la frontière avec le Mexique. En prise avec les démocrates et face à la paralysie partielle de l’administration fédérale depuis 20 jours, le président des Etats-Unis a tenté une nouvelle fois de vanter son projet, engagement phare de sa campagne de 2016, en se rendant sur place. « C’est du bon sens. Ils ont besoin d’une barrière, ils ont besoin d’un mur. Sans cela, il n’y aura que des problèmes. Et la mort, beaucoup de morts », a lancé le républicain, casquette blanche « Make America Great Again » vissée sur le crane, depuis la ville texane de McAllen, après une allocution à la Nation mardi.

Le résident de la Maison-Blanche réclame 5,7 milliards de dollars pour l’édifice promis avec force lors de sa campagne. Ses adversaires refusent catégoriquement de débloquer des fonds pour un projet qu’ils jugent « immoral », coûteux et inefficace. Cette impasse dans ces discussions budgétaires a mis depuis plus de deux semaines quelque 800.000 fonctionnaires fédéraux au chômage technique, ceux-ci n’étant plus payés.

Le record du plus long « shutdown » de l’histoire, de 21 jours, pourrait même tomber si aucun compromis n’est trouvé d’ici samedi. Et une paralysie prolongée du gouvernement fédéral aurait « un effet notable » sur la première économie du monde, a mis en garde le patron de la Banque centrale américaine, Jerome Powell.

Trump juge « plus facile de négocier avec la Chine » qu’avec les démocrates
« La roue fonctionne, le mur fonctionne. Rien de tel qu’un mur », a déclaré Donald Trump jeudi lors d’une table ronde, évoquant les migrants illégaux qui profitent selon lui des zones « où il est impossible de déterminer si vous êtes au Mexique ou aux Etats-Unis ». Le milliardaire républicain a une nouvelle fois évoqué l’hypothèse de déclarer une « urgence » nationale pour activer des pouvoirs extraordinaires, une procédure qui plongerait le pays dans un extraordinaire affrontement politico-judiciaire.

Avant d’atterrir au Texas, Donald Trump avait par ailleurs, d’un tweet, annoncé qu’il annulait sa participation au Forum économique mondial de Davos, qui aura lieu du 21 au 25 janvier, mettant en avant « l’intransigeance des démocrates ». « Je pense qu’il est beaucoup plus facile de négocier avec la Chine qu’avec le parti d’opposition », avait-il affirmé depuis les jardins de la Maison Blanche, une déclaration pour le moins surprenante de la part d’un président américain.

Le dirigeant n’aurait pas l’intention de « céder d’un millimètre »
Preuve des tensions politiques qui bloquent toute avancée à Washington, Donald Trump avait abruptement quitté mercredi une rencontre avec les ténors démocrates. « Le président s’est levé et est parti », a relaté Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, juste après cette brève réunion, évoquant un « caprice » présidentiel. Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a de son côté accusé le président d’être obnubilé par cette construction et d’en oublier la dimension humaine de la crise budgétaire en cours pour les fonctionnaires concernés.

Ces derniers jours, l’idée a refait surface de réintroduire dans les négociations la question sensible du « Daca », programme offrant un permis de séjour temporaire à plusieurs centaines de milliers de jeunes clandestins, qui avait été créé par Barack Obama puis supprimé par Donald Trump. Mais pour le sénateur républicain de Louisiane John Kennedy, les choses sont claires : le président n’a pas l’intention « de céder d’un millimètre ».

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