Brexit : Theresa May décroche des concessions de l’UE avant un vote crucial au Parlement

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La Première ministre britannique Theresa May a affirmé lundi avoir obtenu des « changements juridiques » contraignants dans l’accord sur le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Un vote crucial sur le Brexit a lieu mardi.

C’est le moment de vérité au Royaume-Uni : à seulement 17 jours du Brexit, les députés britanniques se prononcent mardi sur l’accord de divorce avec l’Union européenne, après les garanties de dernière minute que la Première ministre Theresa May a annoncé avoir décrochées. La dirigeante conservatrice s’est rendue lundi soir à Strasbourg, où siège cette semaine le Parlement européen, pour rencontrer les responsables européens dans une tentative de sauvetage de l’accord de divorce qu’ils avaient conclu fin novembre mais qui avait été rejeté massivement par son parlement il y a deux mois.

Les deux parties ont annoncé des « changements légalement contraignants » à l’accord, avec l’espoir qu’il obtienne l’assentiment des députés britanniques lors du vote programmé mardi soir. Ces changements concernent le « filet de sécurité » (ou backstop) irlandais, un dispositif de dernier recours qui vise à éviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande afin de préserver les accords de paix de 1998 et l’intégrité du marché unique européen.

« C’est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas avoir lieu du tout », a affirmé Jean-Claude Juncker
« Un instrument conjoint avec un poids juridique comparable à l’accord de retrait (sur le Brexit, NDLR) va garantir que l’Union européenne ne puisse pas agir avec l’intention de mettre en oeuvre le filet de sécurité indéfiniment », a déclaré Theresa May, lors d’une conférence de presse avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. « Il est temps de nous rassembler, de soutenir l’accord de Brexit amélioré et de concrétiser le vote des Britanniques » pour sortir de l’Union européenne, a-t-elle ajouté.

De son côté, Jean-Claude Juncker a insisté : « C’est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas avoir lieu du tout ».

Jeremy Corbyn appelle à voter contre l’accord de Brexit
Mais Jeremy Corbyn, le chef du Labour, premier parti d’opposition britannique, a appelé les élus britanniques à voter contre le texte, estimant qu’il « ne contient rien qui ressemble aux changements promis au parlement par Theresa May ». Des documents détaillant les « changements » annoncés ont été soumis lundi soir aux députés britanniques.

Nigel Dodds, le chef des députés du DUP, la formation unioniste nord-irlandaise dont le soutien est essentiel à Theresa May à la Chambre des Communes, a accueilli les annonces avec prudence. « Nous allons certainement analyser cela avec beaucoup, beaucoup de soin », a dit Nigel Dodds, dont la formation s’est montrée fermement opposée au filet de sécurité.

Si l’accord devait être rejeté, les députés voteront mercredi sur la possibilité de sortir de l’UE sans accord, un scénario redouté par les milieux économiques. De nombreux députés s’élèvent contre, mais certains jugent qu' »une absence d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord ». Si cette option est exclue, le Parlement votera à nouveau jeudi sur une proposition de report « limité » du Brexit. Les 27 devront toutefois donner leur accord à l’unanimité et les dirigeants européens ont prévenu que toute demande en ce sens devrait être dûment justifiée.

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