Gilets jaunes : Emmanuel Macron sous pression après les scènes de violence de l’acte 18

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L’exécutif est accusé d’avoir mal anticipé le regain de violences des Gilets jaunes, samedi. Lundi, Emmanuel Macron doit recevoir des propositions du Premier ministre pour répondre à la crise.

Emmanuel Macron a-t-il mal négocié la sortie du « grand débat », lancé en réponse à la crise des Gilets jaunes? Deux jours après la fin de la première phase de consultation, le chef de l’Etat se retrouve sous pression, alors que l’acte 18 du mouvement social a été émaillé de nombreux actes de violences, notamment sur les Champs-Elysées, samedi. Accusé de « laxisme sécuritaire » par l’opposition de droite et d’extrême droite, il va devoir trouver des réponses à une crise que l’exécutif pensait avoir surmontée.

Dimanche, en fin d’après-midi, une réunion de plusieurs membres du gouvernement s’est tenue autour d’Edouard Philippe. Objectif : évoquer les « décisions fortes » promises la veille par Emmanuel Macron. « Le dispositif avait été profondément adapté à la suite des événements du 1er décembre. L’analyse des événements d’hier [samedi, NDLR] met en évidence qu’il s’est révélé insuffisant dans son exécution pour contenir ces violences et éviter les agissements des casseurs. Il faut tirer toutes les conséquences de ces dysfonctionnements », a indiqué l’entourage du Premier ministre.

Des propositions pour « renforcer la doctrine » du maintien de l’ordre
Matignon a aussi indiqué à plusieurs médias qu’Edouard Philippe ferait des propositions au chef de l’Etat, lundi matin, « pour renforcer la doctrine et s’assurer à tout moment de la fermeté de son exécution ». Des annonces sont attendues après cette entrevue. Par ailleurs, les ministres de l’Intérieur Christophe Castaner et de l’Economie Bruno Le Maire devront s’expliquer mardi devant les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat sur les violences commises samedi.

Revenu précipitamment de la station pyrénéenne de La Mongie, samedi soir, le chef de l’Etat a d’abord concédé une organisation imparfaite des forces de l’ordre, samedi, depuis la cellule de crise du ministère de l’Intérieur. « Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre mais très clairement, la journée d’aujourd’hui montre que sur ce sujet-là et pour ces cas-là, nous n’y sommes pas. Je veux qu’on analyse les choses, et que, dans les meilleurs délais, on puisse prendre des décisions fortes, complémentaires, pour que cela n’advienne plus », a-t-il affirmé.

L’opposition vent debout contre le gouvernement
En attendant, l’opposition continue d’éreinter le chef de l’Etat et le gouvernement, au lendemain du saccage d’une partie des Champs-Elysées, devenu le théâtre d’un regain de violence observé lors de l’acte 18, qui avait été annoncé comme un « ultimatum » lancé au président. 200 ont été placées en garde à vue, dont 15 mineurs, selon le Parquet.

Au total, 80 enseignes ont été touchées sur la célèbre artère parisienne, dont une vingtaine pillées ou victimes de départs d’incendie, a précisé à l’AFP une association de commerçants qui demande à être reçue par le Premier ministre. Comme la maire de la capitale Anne Hidalgo qui a exigé, dans Le Parisien, « des explications » et des mesures « pour sortir de ce cauchemar ».

Toute l’opposition et certains « gilets jaunes » accusent le gouvernement de « laxisme sécuritaire », selon le terme de Xavier-François Bellamy (LR), voire de « laisser-faire ». Le député LR Eric Ciotti a clairement indiqué dans nos colonnes que la violence de certains manifestants « arrangeait le gouvernement ». La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen a renchéri : « On peut se poser la question ». Pour le numéro un du PS Olivier Faure, le gouvernement est entré « dans une logique sécuritaire » qui lui « permet d’esquiver un autre débat, le débat social ». Il a aussi ironisé sur les annonces « entre deux verres » du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

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