Sri Lanka : une série d’attentats ensanglante l’île lors du dimanche de Pâques

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Plusieurs attaques ont été perpétrées dimanche matin à Colombo, au Sri Lanka, et dans d’autres localités de l’île. En ce dimanche pascal, trois hôtels de luxe et trois églises ont été visés. Le dernier bilan fait état d’au moins 290 morts, dont 37 étrangers.

Trois hôtels de luxe et trois églises : les auteurs des attentats qui ont frappé le Sri Lanka ont choisi des cibles symboliques, en ce dimanche de Pâques. Le dernier bilan fait état d’au moins 290 morts, dont 37 étrangers. Selon des sources hospitalières, ces chiffres pourraient encore s’alourdir car près de 500 personnes ont été blessées dans les attaques. Plusieurs lieux ont été visés, quasi simultanément. Les églises ont été touchées alors qu’une foule de fidèles étaient rassemblés en ce dimanche pascal.

Parmi les étrangers tués, figurent des Britanniques – cinq, selon une source gouvernementale -, un Portugais, un Néerlandais et un Américain. Des sources médicales font également état de plusieurs victimes américaines. Deux Chinois figurent aussi parmi les tués, selon l’ambassade chinoise au Sri Lanka. Des ressortissants japonais et britanniques ont par ailleurs été blessés.

Les corps de 27 personnes, dont les autorités pensent qu’elles sont étrangères, ont été comptabilisés à l’Hôpital national de Colombo, selon un responsable du ministère des Affaires étrangères.

8 explosions dans des hôtels et des églises
Au total, 8 explosions se sont produites, six dans la matinée, deux en début d’après-midi :

A Colombo, ce sont trois hôtels et l’église Saint-Anthony qui ont été la cible des terroristes. Parmi les hôtels visés, figurent le Cinnamon Grand Hotel, le Kingsbury et le Shangri-La. Au Cinnamon Grand Hotel de Colombo, situé près de la résidence officielle du Premier ministre, un kamikaze a déclenché sa bombe dans la file de clients qui patientaient en attendant de pouvoir entrer pour un buffet de Pâques.
L’église Saint-Sébastien de Negombo, une localité située au nord de la capitale, a également été touchée par des explosions.
Une explosion s’est produite dans l’église de Batticaloa, dans l’est de l’île.
Une autre déflagration est survenue dans la banlieue de Dehiwala, où au moins deux personnes ont péri dans une explosion dans un quatrième hôtel.
Une huitième explosion s’est produite à Orugodawatta, une banlieue du nord de Colombo. Selon l’AFP, un homme a déclenché sa charge alors que trois policiers venaient de pénétrer dans sa maison. Ils sont morts sur le coup.
Après la huitième explosion, un couvre-feu a été décrété. Il est entré en vigueur à partir de 18 heures, heure locale. Il est à durée indéterminée. Par ailleurs, tous les réseaux sociaux ont été bloqués, dans le but d’empêcher la diffusion « d’informations incorrectes et fausses », a fait savoir la présidence dans un communiqué.

La police a annoncé lundi qu’une « bombe artisanale » avait été trouvée tard dimanche sur une route menant vers le principal terminal de l’aéroport de Colombo et qu’elle avait été désamorcée avec succès par les forces aériennes sri-lankaises. L’aéroport reste ouvert sous haute sécurité suite aux attentats.

La police avait été alertée d’un projet d’attaques
Le président srilankais, Maithripala Sirisena, s’est dit choqué par les explosions. Le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, a lui évoqué des « attaques lâches ». De son côté, le ministre des Finances, Mangala Samaraweera, a déclaré sur Twitter que les attaques avaient tué « de nombreux innocents » et étaient « une tentative coordonnée pour provoquer des meurtres, le chaos et l’anarchie ».

Pour l’heure, cette série d’attaques n’a pas été revendiquée. Mais le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait alerté ses services il y a dix jours, indiquant qu’un mouvement islamiste appelé NTJ (National Thowheeth Jama’ath) projetait « des attentats suicides contre des églises importantes et la Haute commission indienne ».

Le NTJ s’était fait connaître l’an dernier dans l’affaire des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhistes.

Sur l’île, les catholiques sont historiquement un trait d’union entre les Tamouls et les Cinghalais
Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, dont la population totale est de 21 millions d’habitants. Le pays compte :

70% de bouddhistes; 12% d’hindouistes; 10% de musulmans et 7% de chrétiens.
Historiquement, les catholiques sont perçus comme un trait d’union dans ce pays marqué par une longue guerre civile, car on retrouve les fidèles à la fois chez les Tamouls comme au sein de la majorité cinghalaise.

Mais des tensions sont nées, notamment parce que certains chrétiens soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l’armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s’est achevée en 2009. Ce conflit, débuté en 1972, a fait entre 80.000 et 100.000 morts selon les Nations unies.

Emotion des responsables politiques à travers le monde
A travers le monde, de nombreux dirigeants et responsables politiques ont dit leur effroi après les attaques qui ont visé le Sri Lanka. Voici quelques-unes de ces réactions :

Emmanuel Macron a réagi peu après 12h, sur Twitter, condamnant « fermement ces actes odieux ».

Emmanuel Macron

@EmmanuelMacron
Profonde tristesse après les attaques terroristes contre des églises et des hôtels au Sri Lanka. Nous condamnons fermement ces actes odieux. Toute notre solidarité avec le peuple sri lankais et nos pensées pour tous les proches des victimes en ce jour de Pâques.

17,1 k
13:25 – 21 avr. 2019
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Donald Trump a condamné sur Twitter « les attaques terroristes horribles ». « Nous sommes prêts à apporter note aide! », a-t-il ajouté. Dans une première version de son message, il avait indiqué que « 138 millions » de personnes avaient été tuées, avant de corriger.
Depuis l’Allemagne, Angela Merkel a condamné « la haine religieuse et l’intolérance ».
La Première ministre britannique, Theresa May, a dénoncé des « actes de violence réellement effroyables ». « Nous devons nous unir pour faire en sorte que personne ne doive jamais avoir à pratiquer sa foi dans la peur », a-t-elle ajouté.
Le pape François a exprimé sa « tristesse ». « Je désire exprimer ma proximité affectueuse à la communauté chrétienne, touchée pendant qu’elle était recueillie et en prière, et à toutes les victimes d’une si cruelle violence », a-t-il ajouté dans un message à la foule, juste après la traditionnelle bénédiction Urbi et orbi (à la ville de Rome et au reste du monde).
Sur Twitter, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dit son « horreur » et sa « tristesse ».

Jean-Claude Juncker

@JunckerEU
It was with horror and sadness that I heard of the bombings in #SriLanka costing the lives of so many people. I offer my heartfelt condolences to the families of the victims who had gathered to worship peacefully or come to visit this beautiful country. We stand ready to support.

1 538
11:20 – 21 avr. 2019
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644 personnes parlent à ce sujet

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