Comité de liaison parlementaire sur la crise sanitaire : pourquoi le groupe LFI n’y participera pas

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La première réunion du Comité de liaison parlementaire de l’Assemblée nationale concernant l’évolution de la gestion sanitaire se tient ce lundi 7 décembre 2020. Veuillez trouver ci après le courrier du groupe La France insoumise adressé au Premier ministre, qui explique pourquoi il n’y participera pas.

Monsieur le Premier ministre,

Vous nous avez conviés à une visioconférence de la première réunion du Comité de liaison parlementaire de l’Assemblée nationale concernant l’évolution de la gestion sanitaire ce lundi 7 décembre 2020.
Cette structure remplace la précédente qui était étendue aux chefs de partis. Elle se complète par une réunion séparée avec les sénateurs. Quelle est cette nouveauté ? Que devient le parlement dans cette situation ?

Nous n’y participerons pas. Pourquoi ce comité de liaison parlementaire ? Une nouvelle fois vous contournez les assemblées. Vous affaiblissez la démocratie représentative. Il existe déjà dans chacune de nos Assemblées, une commission des affaires sociales. Elles pourraient tout à fait être saisies et se prononcer sur les enjeux sanitaires auxquels nous devons faire face. Tout parlementaire, sans discrimination, peut y participer. C’est à ces commissions de débattre sous les regards des citoyens et non pas à une réunion fermée dont les seuls éléments publics sont les fuites organisées dans la presse ou les déclarations à son issue. Surtout quand il s’agit de discuter de stratégie vaccinale, la transparence doit être plus que jamais de rigueur.

Nous ne participerons pas à ce comité de liaison car nous avons l’expérience des multiples réunions sous ce format. Nous vous avons fait de nombreuses propositions. Nous avons alerté sur la faim et l’explosion de la pauvreté dans le pays, demandant le RSA pour les jeunes, la gratuité des masques, une suspension des loyers, la création d’emplois jeune ou encore des aides pour aider les nombreuses victimes de la précarité énergétique. Nous avons insisté sur la nécessité de tirer les leçons de cette pandémie : nationaliser Luxfer et Famar, créer un pôle public du médicament. Nous avons réalisé un plan de déconfinement, un plan d’alternatives au confinement, une résolution d’annulation de la dette. Toutes nos propositions ont été balayées. Pas une seule fois, vous n’avez voulu écouter ni même répondre.
Pire, vous utilisez ces réunions de « consultation » des forces politiques et groupes parlementaires pour nous impliquer dans vos décisions. Votre prédécesseur avait par le même procédé affirmé que ses décisions concernant les dates des élections municipales avaient été prises en accord avec tous les groupes politiques. Il n’en était rien, et vous le savez bien.

Monsieur le Premier ministre, vous nous trouverez toujours présents à l’Assemblée nationale pour nous acquitter de notre rôle de parlementaires. Mais nous refusons cette énième boîte noire que vous voulez créer.

Veuillez recevoir nos salutations républicaines,

Mathilde Panot
Vice-présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale
et les députés insoumis

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