Crise politique au Brésil: la Bourse de Sao Paulo suspendue après une chute de plus de 10%

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En milieu de matinée, le réal dévissait de 5,46%, selon le cabinet de consultants CMA à Sao Paulo, tandis que la séance à la Bourse de Sao Paulo était suspendue après une chute de plus de 10%.

De nombreux partis d’opposition ont aussitôt demandé la démission du président conservateur et des dizaines de manifestants défilaient dans la rue aux cris de « Temer dehors ».

Le président aurait été enregistré par un chef d’entreprise en train de donner son accord pour le versement de pots-de-vin pour acheter le silence d’Eduardo Cunha, ancien patron de la chambre des députés, aujourd’hui en prison pour son implication dans le méga-scandale de corruption Petrobras.

La grave crise politique que traverse le pays est envenimée par une récession historique, que le gouvernement actuel tente de résorber par le biais de mesures d’austérité impopulaires, notamment la réforme du système des retraites dont l’approbation par le Parlement risque fort d’être freinée par ce nouveau scandale.

Frank Underwood brésilien

Touchée de plein fouet par la crise et un taux de chômage supérieur à 14%, la population est exaspérée par les scandales à répétition, qui éclaboussent l’ensemble de la classe politique, y compris plusieurs ministres du gouvernement Temer.

Les perquisitions policières jeudi matin ciblaient plusieurs propriétés du sénateur Aécio Neves (centre-droit), candidat malheureux de la dernière élection présidentielle, lui aussi ciblé par un enregistrement compromettant cité par O Globo.

Selon les médias brésiliens, son mandat de sénateur a été suspendu par la Cour Suprême et le procureur général a demandé son arrestation. Sa sœur a déjà été interpellée à Belo Horizonte, d’après le site d’informations G1.

En 2014, Neves a perdu d’une courte marge au second tour de l’élection présidentielle face à Dilma Rousseff (gauche) réélue pour un second mandat avant d’être destituée en août 2016, pour maquillage des comptes publics.

Elle a été remplacée, jusqu’à la fin du mandat fin 2018, par Michel Temer, qui était son vice-président, et que les militants de gauche accusent d’avoir orchestré un « coup d’État », notamment avec Eduardo Cunha, pour prendre le pouvoir.

C’est justement l’ancien chef des députés, parfois comparé à Frank Underwood, héros manipulateur de la série américaine « House of Cards », qui risque de le précipiter indirectement dans sa chute.

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