Un Etat incapable d’enrayer la désindustrialisation de la France

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Série « Les années Hollande », l’économie. Malgré quelques succès, le bilan industriel du quinquennat est très décevant : la production a stagné et les efforts publics n’ont pu éviter ni la fermeture de Florange ni nombre de naufrages.

Le quinquennat Hollande avait débuté par une série d’incendies industriels : la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay, une lourde restructuration chez Sanofi, l’arrêt des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal à Florange. Il s’achève sur le retrait de Whirlpool d’Amiens, malgré les visites sur place des deux rivaux du second tour de l’élection présidentielle. Comme si rien n’avait changé. Au-delà des discours, l’Etat n’arrive toujours pas à enrayer la désindustrialisation de la France. Et sans bruit, les délocalisations touchent désormais les services et les banques.

Après cinq ans à l’Elysée, François Hollande quitte la présidence sur un bilan industriel très décevant, malgré quelques succès. « Je veux relancer la production » : tel était le premier engagement du candidat socialiste en 2012. Raté. En cinq ans, la production industrielle mesurée par l’Insee n’a pas bougé d’un iota. Désespérément étale, elle demeure inférieure de 17 % à son sommet de 2001, alors que l’Allemagne a, elle, retrouvé son niveau d’avant la crise. La part de marché de la France dans les exportations européennes de marchandises n’a cessé de diminuer, de même que l’emploi industriel : 150 000 postes salariés y ont disparu en cinq ans.

La vente d’anciens fleurons tricoloresA l’orée du quinquennat, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg avait tancé en public les patrons et les actionnaires qui restructuraient, et menacé Lakshmi Mittal, le patron indien d’ArcelorMittal, de nationaliser provisoirement Florange. Son successeur à Bercy, Emmanuel Macron, a préféré une méthode moins violente, pour ne pas faire fuir les investisseurs étrangers. Le résultat reste en demi-teinte. Le soutien décisif de l’Etat a permis de sauver le chimiste Kem One et, surtout, PSA, grâce à l’arrivée d’un partenaire minoritaire chinois. Le gouvernement a aussi aidé à redresser les chantiers navals de Saint-Nazaire et s’est assuré de leur ancrage en France, malgré la faillite de leur…

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