L’évêché de Nice «demande pardon» après la révélation d’abus pédophiles

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Il a publiquement « demandé pardon » aux victimes. Mardi dans Nice-Matin, l’évêque de Nice Mgr André Marceau a dénoncé « une transgression très forte avec un comportement scandaleux » après la révélation de faits de pédophilie reprochés à un abbé aujourd’hui décédé.

Deux anciens paroissiens, qui fréquentaient l’église niçoise Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus dans les années 50 et 60 alors qu’ils étaient mineurs, ont été mis en relation par le site coabuse.fr après que leurs signalements aient « matché ».

Les deux hommes, qui ne se connaissaient pas, « ont présenté deux témoignages concordants », a expliqué à 20 Minutes Franck Favre, le créateur de cette plateforme à l’origine du scandale de pédophilie de Lyon.

« Ils se sont contactés et ont immédiatement éclaté en sanglots », a précisé le responsable. Ils pourraient ne pas être les seules victimes.

Une cellule d’écoute pour d’éventuels autres témoignages

« Apprendre ces faits a été un choc pour moi. J’ai demandé pardon pour ces faits », a déclaré Mgr André Marceau au quotidien régional après avoir écrit aux deux victimes, Serge Audisio, 64 ans, installé à Toulon et Jean, 71 ans qui vit à La Réunion.

« Je ne nie pas du tout la gravité des faits, j’en prends au contraire la pleine mesure », insiste l’évêque de Nice. « Cette gravité prend une ampleur très forte venant d’un prêtre, avec ce qu’il représente et la force morale que représente l’Eglise », a-t-il aussi expliqué n’excluant pas qu’il puisse y avoir d’autres victimes.

Contacté par 20 Minutes, le diocèse de Nice indique qu’une cellule d’écoute est active et prête à recueillir d’éventuels autres témoignages.

« Un gars très sympa, toujours souriant »

« Certaines victimes souffrent d’amnésie traumatique. Elles ont tendance à nier ce qui leur est arrivé jusqu’à ce qu’elles prennent conscience qu’elles ne sont pas seules. Libérer cela, c’est justement le but du site coabuse.fr », a également expliqué Franck Favre.

Selon lui, Serge Audisio, l’une des deux victimes, « a retrouvé ces souvenirs qu’il avait enfouis après une grosse fièvre ». Il a raconté à Nice-Matin comment l’abbé Dallas l’a un jour fait asseoir sur ses genoux avant de le serrer contre lui, le sexe en érection. Il en avait parlé à ses parents que des années plus tard. « Mais à l’époque, on ne savait pas réagir face à ces choses-là… Ils n’ont rien dit. Dans mon cœur, je leur en ai voulu », dit-il.

Jean, lui, a décrit dans le quotidien régional l’abbé Dallas comme « un gars très sympa, toujours souriant » avec des montagnes de BD dans son bureau, des divans pour s’installer, des bonbons. Il explique que l’ecclésiastique lui a fait subir des attouchements et affirme aussi qu’il l’a aussi confié un jour à un séminariste qui l’a violé.

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