Energies renouvelables: à quoi ressemblera le littoral de la mer du Nord en 2050?

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À quoi ressemblera le littoral belge en 2050 ? Le secrétaire d’État à la mer du Nord, Philippe De Backer (Open VLD), était ce mercredi l’invité de Jour Première pour détailler sa vision du littoral belge pour les prochaines décennies. Il a répondu aux questions de François Heureux.

À quoi va ressembler la mer du Nord en 2050 ? Il y aura plus d’éoliennes ?

« Je pense que oui, mais il y a des tas d’autres choses qui sont là aussi. On a vraiment créé une trajectoire participative. On a demandé à des scientifiques, à des entreprises, à des ONG de nous dire quels sont les aspects de la mer du Nord qu’ils aimeraient bien voir en 2050 […]. »

Pourquoi une vision à 2050 ? Ce n’est pas un peu tard ? Pourquoi pas 2025, par exemple ?

« Parce qu’on a déjà un plan marin qui est en route. On a développé un plan marin en 2014, qui va jusqu’à 2020. Il faut donc développer aussi un plan marin après. C’est pour ça qu’on a déjà développé une vision à plus long terme avec des lignes directrices pour développer ces différents plans marins, ce qui prend toujours 5 à 6 ans. »

Dans cette vision à 2050, il y a donc la construction d’éoliennes. Il y aura de nouveaux parcs éoliens en mer du Nord, c’est une certitude ?

« Oui, parce que pour le moment on voit vraiment que, si on doit sortir du nucléaire en 2025, il est nécessaire d’investir dans le renouvelable. Un des aspects cruciaux dans notre contexte en Belgique, c’est vraiment la mer du Nord. On est déjà en train de développer plus de 2 gigawatt en mer du Nord. Si on doit le doubler, il faut trouver la place pour le faire. On est donc en train de développer et de voir où on peut le faire.

Le prix que le consommateur doit payer est aussi un élément crucial

Les prix sont aussi en train de diminuer. En Allemagne et aux Pays-Bas, on est en train de développer ces parcs sans subsides. Le prix de l’électricité et le prix que le consommateur doit payer est aussi un élément crucial. C’est aussi pour ça qu’on continue à investir là-dedans. »

Mais il y a des entreprises privées qui sont prêtes à construire des parcs éoliens sans subsides de l’État.

« Oui. En Allemagne, ils vont le faire en 2025. Aux Pays-Bas, on a maintenant une offre de marché où on demande aussi de construire les parcs sans subsides. Ce sont donc des éléments clés pour moi pour éliminer aussi tous les subsides d’une facture du consommateur. Parce qu’on sait très bien que si on doit faire toute cette transition énergétique, il faut aussi investir dans les prix du marché et vraiment développer ça sans subsides. »

Il faudrait construire combien d’éoliennes en mer du Nord pour compenser la fermeture des réacteurs nucléaires en 2025 ? J’imagine que c’est une quantité absolument incroyable. On ne peut pas compenser tout le nucléaire avec des éoliennes.

« Non, il faut faire beaucoup plus. Il faut d’abord laisser jouer le marché. Ça, je l’ai déjà dit. On a déjà éliminé presque 5 milliards de subsides, comparé au précédent gouvernement pour les éoliennes en mer. On est en train d’investir dans le réseau, on est en train d’investir aussi dans un câble. Par exemple, si on doit développer des éoliens offshore en plus, il faut investir dans un câble. Il faut aussi mettre l’électricité sur les routes en Belgique, c’est donc là qu’il faut investir. On a des tas d’investissements à faire pour la transition énergétique. Mais la mer du Nord joue un rôle clé pour cette transition. »

Pas de subsides pour les entreprises qui vont construire des éoliennes en mer du Nord, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l’État vend des parcelles de mer du Nord à des privés ?

« Oui, on va organiser un marché public auquel les différentes entreprises peuvent y avoir accès. Ils reprendront une partie de la mer du Nord pour construire ces éoliens sur mer. C’est la même procédure qu’en Allemagne et aux Pays-Bas et ça donne vraiment des résultats excellents parce qu’on élimine vraiment tous les subsides. »

Un mot sur le respect de l’environnement. La mer du Nord est très polluée aujourd’hui. Est-il possible de concilier développement économique en mer du Nord et respect de l’environnement ?

« Oui, tout à fait. C’est aussi pour ça qu’on a développé cette vision à long terme. On doit développer l’aspect naturel et investir dans l’innovation. Ces différents aspects peuvent cohabiter […]. On a juste une petite partie de la mer du Nord qui appartient à la Belgique et c’est pour ça qu’on investit vraiment dans cette utilisation polyvalente. Par exemple, dans les éoliens offshore, on peut aussi créer de l’aquaculture ou de la pêche.

On a introduit une stratégie scientifique dans cette vision

C’est donc pour ça qu’on donne la possibilité de vraiment utiliser la mer du Nord, toujours en respect pour les aspects naturels parce qu’il y a aussi une grande partie à l’ouest de la mer du Nord qui est protégée au niveau européen. Et ça, pour moi [qui suis biologiste à la base], ça reste aussi essentiel. C’est pour ça qu’on a introduit une stratégie scientifique dans cette vision.« 

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