Jérusalem: un ministre palestinien dénonce des « menaces » américaines à l’ONU

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Selon al-Malki, Washington veut dissuader l’Assemblée générale de condamner la reconnaissance de Jérusalem

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a accusé mercredi Washington d’exercer des « menaces » et « intimidations » afin de dissuader les membres de l’Assemblée générale de l’ONU de condamner la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par Washington.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul, M. Malki s’est élevé contre une lettre envoyée par l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley à plusieurs de ses homologues les mettant en garde contre une telle condamnation selon lui « en les menaçant et en tentant de les intimider ».

« Ils (les Etats-Unis) leur ont dit qu’ils allaient noter leurs noms pour s’occuper d’eux plus tard », a-t-il ajouté.

L’Assemblée générale de l’ONU est appelée à voter jeudi sur une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël, ce qui a suscité mardi une très ferme mise en garde des Etats-Unis.

« Le président (Donald Trump) observera attentivement ce vote et il a demandé que je lui signale les pays qui auront voté contre nous », a ainsi écrit l’ambassadrice américaine Nikki Haley dans une lettre qu’elle a adressée aux ambassadeurs à l’ONU de plusieurs pays et que l’AFP a pu voir.

« Nous prendrons note de chacun des votes sur cette question », a-t-elle averti dans sa lettre.

Khaled Desouki (AFP/File) Palestinian foreign minister Riyad al-Malki attends an emergency meeting of Arab foreign ministers in Cairo on July 15, 2014
Khaled Desouki (AFP/File)

Ce langage rappelle celui utilisé lundi par Mme Haley à l’adresse de ses 14 partenaires au Conseil de sécurité après avoir eu recours au droit de veto pour bloquer l’adoption d’une résolution similaire par le Conseil de sécurité de l’ONU.

A la différence de ce qui se passe au Conseil de sécurité, il n’y a pas à l’Assemblée générale de droit de veto et les textes qui y sont adoptés n’ont pas de valeur contraignante.

Le projet de résolution à l’Assemblée générale reprend globalement les termes du texte proposé lundi au Conseil de sécurité. Y sont ajoutés des rappels des résolutions concernant Jérusalem et adoptées par l’Assemblée générale, y compris les plus récentes.

M. Malki parlait à l’aéroport d’Istanbul lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu avant de s’envoler au bord du même avion pour New York afin d’assister au vote à l’Assemblée générale.

« Nous voyons maintenant que les Etats-Unis ont pris la voie des menaces (…) Qu’allez-vous faire en prenant les noms ? Allez-vous permettre que ces pays soient eux aussi occupés ? Ou allez-vous les punir? », a lancé le ministre turc.

« Le monde a changé. La logique du +Je suis fort, donc j’ai raison+ a changé. Désormais, le monde se soulève contre l’injustice. Désormais, aucune nation qui a de l’honneur, aucun Etat qui se respecte ne courbe l’échine face à ce genre de pressions », a-t-il ajouté.

Le texte de résolution soumis à l’Assemblée générale est proposé par le Yémen et la Turquie au nom du groupe des pays arabes et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

La semaine dernière, les dirigeants de l’OCI réunis à Istanbul ont proclamé Jérusalem-Est « capitale de l’Etat de Palestine » et ont appelé les autres pays à reconnaître un Etat de Palestine et Jérusalem-Est comme sa capitale occupée.

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