L’Avenir en commun, le programme : en bref

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Retranscription du discours de Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l’Humanité, septembre 2016, la Courneuve.

 

Ma candidature est d’abord celle d’un programme, dont la cohérence doit être gardée, protégée, nourrie avec soin.

Un programme ce n’est pas un copier-coller de toutes les revendications que l’on a entendues. Il faut qu’il y ait un fil conducteur, qui s’applique dans tous les compartiments de la proposition. Ce fil conducteur, c’est l’intérêt général humain qui est mis en cause par la menace qui pèse sur la civilisation humaine, la destruction du seul écosystème compatible avec celle-ci.

Le fil conducteur qui organise tout le reste, c’est cette vision des biens communs, de ce que nous avons en commun, de notre humanité partagée.

De l’Humain d’abord à l’Avenir en commun

Et bien je peux dire que le candidat a quelques privilèges, – on va appeler ça comme ça – il en a un, c’est de trancher parmi la foule des propositions qui lui sont faites, en matière de mots d’ordre ou de slogans. Et bien, j’ai tranché, et j’ai choisi que l’on appelle notre nouveau programme, qui s’appelait L’Humain d’abord, j’ai choisi qu’on aille au bout de la logique de « l’humain d’abord ». Si c’est l’humain d’abord, alors l’humain est dans tout homme, toute femme, quelle que soit sa condition sociale, quelle que soit son éducation, quelle que soit sa religion – puisqu’on n’arrête pas d’en parler, et même s’il n’en a pas, ce qui est la masse du peuple français. Et bien ce qu’ils ont en commun c’est cela que nous allons valoriser, c’est de cette manière que nous allons interpeller chacun, sans nous occuper de savoir comment il a voté avant, ce qu’il faisait avant, ce qu’il disait avant.

À cette heure, voici que s’avance la plus grande des menaces, nous pouvons y faire face et relever ce défi ce qui serait extraordinaire, la dette écologique est dorénavant parvenue au 8 août ce qui signifie qu’à partir du 9 août au matin, la terre se voit prélever plus que ce qu’elle ne peut reconstituer. Dès lors l’intérêt général est appelé […]

Cela signifie que nous devons aller au bout de l’humain d’abord, le bout de l’humain d’abord, c’est d’appeler en toute personne, cette communauté de la condition humaine. Le programme s’appellera : L’Avenir en commun

Je souhaite que vous compreniez le mot jusqu’au bout, car il n’y a pas d’avenir en commun pour les êtres humains sans tous les éléments qui constituent la biosphère. Il n’y a pas d’avenir en commun pour les êtres humains sans toutes les espèces animales et végétales qui ont permis l’émergence de la conscience. L’Avenir en commun est un projet global qui concerne tous les aspects de la biosphère et de sa conservation. Cet avenir en commun, cet intérêt général humain qui est appelé, c’est celui qui me permet de m’adresser à tous, en toutes circonstances.

Le programme de la France insoumise

[…] Nous proposons un programme, nous proposons une démarche, nous proposons un mouvement, la France insoumise, dans lequel tout le monde est appelé.

Je suis un candidat hors parti, mais je ne suis pas un candidat contre les partis, je suis moi-même membre d’un parti. Mais il faut que tout le monde puisse participer à cette campagne, apporter son intelligence, sa capacité individuelle sans être obligé, jamais, de se soumettre à telle ou telle règle ou bien d’adhérer à telle ou telle organisation partisane, c’est cela ce que nous cherchons à faire, et vous voyez notre force c’est là qu’elle est. C’est 125 000 personnes, qui ne demandent rien à personne et qui font campagne dès aujourd’hui à nos côtés. Je ne suis pas capable de vous dire exactement tout ce qu’ils disent, mais je suis certain qu’ils le disent plus efficacement et avec plus de sensibilité que ne le ferait n’importe quelle organisation qui aurait décidé de passer un discours dans un moule unique, même si parfois ce discours est nécessaire pour penser.

La solidarité pour sortir de la peur

Il faut compter sur le peuple, sur son intelligence, son humour, sa dérision, sa finesse pour convaincre et entraîner. Car il faut convaincre et entraîner. Il faut sortir de la sinistrose, il faut sortir du déclinisme, il faut sortir de la peur qui est le seul nouveau lien social que la droite ait proposé au peuple pour se rassembler.

J’y reviens un instant : permettez-moi que je m’y attarde car cela concerne la morale, cela concerne la manière de vivre ensemble. Autrefois, le grand lien social étaient la solidarité, la fraternité et personne ne trouvait à y redire quand bien même était-il de droite. La cupidité était considérée comme une tare ; aujourd’hui elle est considérée comme le premier moteur de l’activité. Chacun est amené à développer son égoïsme personnel comme une affirmation de soi.

Et ce qui était autrefois le lien commun, qui fait notre vie quotidienne, c’est-à-dire l’amour, c’est-à-dire l’intérêt pour les autres sans lequel nous n’avons pas d’existence personnelle, ce lien était le lien de la société. Ils l’ont remplacé par un autre lien : la peur. […] La peur tout le temps. Nous, nous remettons au centre de commande, d’autres valeurs. Et ce sont elles qui, en fonctionnant, vont nous donner l’énergie de fonctionner autrement.

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