Giroud, 100e de Lloris, attente de Macron

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Didier Deschamps et Hugo Lloris ont fait face à la presse à la veille de leur deuxième match de la Coupe du monde face au Pérou à Ekaterinbourg.

Cela a sauté aux yeux de tout le monde samedi contre l’Australie, malgré la victoire (2–1). Cette équipe de France n’était pas équilibrée. Coupée en deux entre les défenseurs trop bas et les attaquants qui n’effectuaient pas le minimum de repli défensif pour serrer les lignes. Ou qui partaient seuls au pressing à l’image d’Antoine Griezmann. Utilisé sur le côté gauche, Blaise Matuidi aura le même rôle que Moussa Sissoko, à droite, durant l’Euro 2016 en France. Celui de stabilisateur en phase défensive – pour mieux libérer la créativité de Paul Pogba – et de lien avec l’attaque. L’ancien Parisien peut à la fois apporter de la sécurité défensive et le surnombre en attaque avec ses projections dans la surface de réparation adverse.

Pas dans leur assiette samedi à Kazan, les Français ont dû attendre la mi-temps pour le recadrage tactique de Deschamps qui leur a demandé de presser tous ensemble. Cela n’a pas été parfait par la suite mais en haussant simplement l’intensité, ils ont pu mettre la défense australienne sous pression. Souci : personne sur le terrain n’a su corriger le problème pourtant évident. Ngolo Kanté, Formidable milieu récupérateur mais pas le caractère ni le recul pour régler le problème tactique ou rappeler ses coéquipiers à l’ordre. Avec Matuidi (68 sélections, 31 ans), Deschamps s’offre un joueur d’expérience dans une sélection française très jeune et dont sept titulaires disputaient leur tout premier match de Coupe du monde contre l’Australie.

Une intensité communicative

Autre avantage de titulariser Matuidi. Sa qualité de harcèlement du porteur du ballon adverse. Le Turinois, par l’intensité qu’il met dans son jeu, sera aussi un leader d’exemple face à une équipe du Pérou annoncée agressive à souhait, à la mode sud-américaine. Les jeunes Bleus ont pu s’en rendre compte à Kazan, une Coupe du monde c’est un cran au-dessus de tout ce qu’ils ont connu. C’est une qualité qu’on ne peut pas lui enlever : il ne lâche jamais rien.

La France se coupe une aile

Il a beau avoir déjà évolué dans ce rôle de faux ailier gauche avec le Paris Saint-Germain, Blaise Matuidi ne sera jamais un attaquant. Il n’en a pas la formation ni les automatismes et c’est quand même se priver de la qualité de dribble d’un Ousmane Dembélé. Avec Matuidi sur le terrain, la France se coupe une aile et risque l’embouteillage dans l’axe du terrain avec Giroud en point fixe, Griezmann en soutien et Mbappé qui a tendance à « repiquer ».

Deschamps n’en finit plus de changer

Avec ce nouveau changement de cap, le sélectionneur français donne l’impression de chercher sans trouver. Ce n’est pas nouveau : l’ancien champion du monde est plus un pragmatique qu’un dogmatique. En 2014 au Brésil, il avait déjà longuement cherché le meilleur équilibre jusqu’à finalement sacrifier Olivier Giroud en quart de finale contre l’Allemagne (0–1) au bénéfice de Karim Benzema. Lors de l’Euro 2016, il avait dû attendre la mi-temps du 8e de finale contre l’Irlande, alors que la France était menée 1–0, pour trouver la bonne formule en associant Giroud à Griezmann dans un système en 4231 avec Sissoko milieu droit.

Étonnamment, il a changé ses plans pour débuter le Mondial, laissant Giroud sur le banc contre l’Australie après un dernier match de préparation peu convaincant contre les États-Unis (1–1). En revenant à la formule initiale, Deschamps donne aussi l’impression de s’adapter à l’adversaire. Un aveu de faiblesse en quelque sorte, de la part d’un des candidats à la victoire finale..

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