Le Premier ministre, qui effectue son premier grand déplacement à l’international, alimente fantasmes et suspicions. Pendant quatre jours, le président, ce sera lui. De vendredi jusqu’à lundi, Édouard Philippe est attendu en Chine pour ce qui s’apparente à son premier grand déplacement depuis son installation à Matignon. Jusque-là concentré sur son agenda domestique, le Premier ministre tient là une rare occasion de se déployer sur la scène internationale, qui plus est à l’invitation d’une grande puissance mondiale.
Mais si ce voyage officiel aura tout l’apparat d’un déplacement de chef d’État (entretien avec le président Xi Jinping, vaste délégation ministérielle et de chefs d’entreprises), pas question pour le très prudent Édouard Philippe de sortir de son rôle de doublure du président de la République. Ce déplacement s’inscrit dans la droite et stricte lignée de la visite d’Emmanuel Macron début janvier, assure-t-on à Matignon, où on espère avant tout « concrétiser des engagements pris dans les secteurs agro-alimentaires, aéronautiques et énergétiques ».
Traditionnellement, les projecteurs et les relations offerts par ces déplacements servent pourtant aux Premiers ministres à se bâtir une stature internationale, et donc une image de présidentiable. Une interprétation écartée par Matignon où l’on martèle qu’Édouard Philippe « n’est pas là pour préparer l’après ».