Au lendemain de la démission de son ministre des Affaires étrangères, la Première ministre britannique Theresa May tente de maintenir le cap. Mais les prochains jours détermineront son avenir à la tête du pays.
Theresa May peut-elle survivre politiquement à la démission de deux poids lourds de son gouvernement? Après le départ du ministre du Brexit David Davis dimanche soir, c’est son ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui a démissionné lundi. Les deux hommes étaient en désaccord avec le plan de sortie de l’UE défendue par la Première ministre britannique, qu’ils jugent trop « soft ». Un an après des élections législatives au cours desquelles la majorité de Theresa May s’était affaiblie, la Première ministre britannique affronte une nouvelle tempête, ecrit Lejdd.fr/
Elle va devoir rassurer le monde des affaires notamment. La livre avait plutôt bien résisté à la démission dimanche de David Davis, mais elle a dévissé lundi soir après celle de Boris Johnson. « La livre commence à s’inquiéter de la probabilité d’une opposition formelle à Theresa May à l’intérieur du parti conservateur, et de la possibilité de nouvelles élections législatives », note pour l’AFP Connor Campbell, analyste pour Spreadex.com, qui souligne néanmoins que la chute aurait pu être bien pire. « La position de Mme May comme Première ministre est, selon moi, en train de devenir intenable », renchérit Jordan Hiscott, analyste chez Ayondo Markets.
La menace d’un vote de défiance pèse désormais sur Theresa May si les partisans d’un « hard Brexit » s’allient pour la renverser. Les statuts du parti conservateur réclament un minimum de 48 députés pour déclencher un tel vote. Il faudrait ensuite qu’au moins 159 députés conservateurs (sur 316) se prononcent contre elle pour faire tomber la cheffe du gouvernement. Plusieurs d’entre eux ont déjà appelé à son départ. Pour la députée Andrea Jenkyns, « le règne de Theresa May est terminé ». Son collègue Bernard Jenkin a de son côté constaté une « hémorragie massive de la confiance » accordée à la Première ministre.
Mais dans les faits, on est encore loin d’une telle issue. « Malgré le brouhaha, l’arithmétique au Parlement n’a pas changé. Pour l’instant, les Brexiters purs et durs ne sont pas assez nombreux pour chasser May du pouvoir et ne peuvent pas imposer leur version préférée du Brexit à la Chambre des communes », soulignait mardi le site Politico.
Un agenda chargé en fin de semaine
Surtout, elle semble pour l’heure avoir éloigné cette menace en s’adressant à huis clos à sa majorité lundi soir. La Première ministre semble avoir notamment insisté sur les dangers d’une division de son parti, qui pourrait conduire le travailliste Jeremy Corbyn au pouvoir.