Mobilisations et propositions, les caravanes rurales encore en actions

22757

Plus d’une dizaine de caravanes étaient encore à l’oeuvre ce week-end à l’initiative des groupes d’actions locaux. Un peu partout en France, au sein de ses territoires ruraux, des actions étaient organisées sous de multiples formes pour redonner la parole aux habitant·e·s et se saisir des problématiques liées à la ruralité. C’est le cas de la lutte contre la pauvreté qui frappe de plein fouet ces territoires où la population est généralement moins bien aidée et souvent délaissée. Redonner la parole aux habitant·e·s c’est aussi donner des outils de mobilisation populaire afin d’exprimer sa colère et son rejet d’une classe politique qui n’a que trop longtemps négligé et fragilisé ces territoires ruraux pour promouvoir une métropolisation à grande échelle.

À Razes en Haute-Vienne, les insoumis·es mobilisé·e·s ont pu aborder les problèmes quotidiens des habitant·e·s : fermeture des commerces, manque de transports en commun, isolement des personnes âgées, précarité financière des agriculteurs·rices, difficultés à joindre les deux bouts de citoyen·ne·s pour lesquel·le·s se payer un café, une baguette et même le carburant indispensable à leur véhicule signifie chaque fois des angoisses et des déchirements.

Au programme de cette caravane, porte à porte, déambulation dans la ville et point fixe sur les lieux de passages avec la participation des insoumis·es volontaires dont le candidat aux européennes Pierre-Edouard Pialat mais aussi David Gallo orateur de la campagne de lutte contre la pauvreté. Beaucoup de rencontres et de dialogue pour contrer la résignation, présente chez de nombreux·ses citoyen·ne·s qui n’ont plus confiance en la classe dirigeante. Une ancienne conseillère municipale de Razes a pris le temps de décrire en détail la désertification progressive de ce village dortoir près de Limoges où la baisse générale du pouvoir d’achat entraîne la fermeture des commerces. Les gens ne peuvent pas acheter une baguette où se payer un verre. Le manque de commerces et de transport a également pour conséquence une baisse de la sociabilité ; les gens ne se connaissent plus, une retraitée qui vit là depuis quarante ans décrivait la même évolution sur le temps long.

Autre région de France mais même problématique liée aux transports (fermeture de lignes de trains, de bus mais aussi l’usage de la voiture qui revient trop cher) à Bedarieux dans l’Hérault où la ligne qui dessert cette zone est financée par la région Occitanie et reste menacée de fermeture l’année prochaine par manque de financement.

À Chauvigny, dans la Vienne, c’est le député insoumis Bastien Lachaud qui est allé à la rencontre des habitant·e·s avec les groupes d’actions et qui a pu constater les dégâts des politiques successives sur le territoire. Pour cette petite ville de 7 000 habitant·e·s c’est l’accès aux soins qui devient désormais mission impossible : le centre de radiologie va fermer à la fin de l’année et l’unique ophtalmologue va également partir. Un casse-tête pour les personnes malades qui doivent désormais envisager des solutions beaucoup plus lointaines pour se faire soigner. Une situation déjà vécue au Blanc lors du premier samedi des caravanes rurales où la maternité est menacée de fermeture sans de réelles alternatives.

Si le constat reste inquiétant, les caravanes ont justement rencontré un bon accueil au moment où Macron est décrié pour son inaction et sa politique en faveur des plus riches. Les contres-propositions du mouvement et la présence en nombre des insoumis·es ont pu permettre de nombreux contacts avec des habitant·e·s déterminé·e·s à se battre pour leurs droits et la préservation de leur territoire. Ces initiatives étaient également l’occasion pour les militant·e·s de rencontrer les groupes des alentours voire des grandes villes proches afin de créer un lien indispensable entre centres urbains et territoires ruraux.

Rendez-vous samedi prochain pour une nouvelle journée d’action des caravanes rurales !

PARTAGER

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici