Le champion du monde de plongée en apnée Guillaume Néry prend la parole dans le JDD sur la prolifération du plastique dans les océans.
« Il y a dix à quinze ans, quand on tombait sur des coins dégueulasses, ça nous choquait. Aujourd’hui, c’est devenu une norme. Du plastique, on en retrouve au bout du monde. J’ai vu des plages saccagées sans même que l’homme n’y ait posé le pied. Par le jeu des vents et des courants, toute action à un point A aura un impact à un point B. Et tout finit dans la mer. Le plus étonnant c’est cette quantité folle de microplastiques, tous ces petits morceaux de couleur, des bouts de brosses à dents, etc. Le plastique est l’élément le plus visible mais il s’intègre à une problématique globale, relative à la biodiversité, au réchauffement, à l’appauvrissement des sols, Lejdd.fr.
Je peux témoigner mais je ne donne pas de leçon. J’utilise des gourdes, j’ai arrêté les sacs plastique mais je fais bien partie du système, en prenant l’avion par exemple. Alors j’essaie de toujours faire évoluer mon comportement. Aujourd’hui, en nettoyant ma salle de bains, j’étais estomaqué devant le nombre de pots de soin pour les cheveux et la peau. J’ai dit à ma compagne qu’il fallait réduire les contenants et opter pour du savon de Marseille. De manière générale, je suis fataliste. Dès qu’une personne éclairée élève la voix, on la traite de gauchiste ou d’écolo qui veut emmerder le monde. J’ai l’impression qu’on réagira quand on aura pris le mur. »