Donald Trump perd son ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley

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L’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, a annoncé mardi à la surprise générale sa démission. Donald Trump, qui l’a reçu à la Maison-Blanche, l’a remercié pour son « travail fantastique » sans en dire davantage.

Un départ supplémentaire dans l’administration américaine, mais celui-ci n’était pas attendu. L’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, qui est à ce titre membre du gouvernement américain, a annoncé mardi qu’elle mettait fin à ses fonctions. Elle a officialisé cette décision, révélée peu avant par plusieurs médias, en compagnie de Donald Trump à la Maison-Blanche. Les deux responsables n’ont pas montré de signe de mésentente. « Elle m’a dit il y a environ six mois qu’elle souhaitait prendre une pause », a expliqué le président des Etats-Unis, qui a loué son « travail fantastique » et espéré qu’elle puisse « revenir à un moment ou un autre ». « Elle a été très spéciale pour moi », a insisté Donald Trump devant la presse.

Aucun des deux n’a fourni de justification précise sur le motif de ce départ. Donald Trump a simplement fait savoir que ce départ serait effectif « à la fin de l’année » et n’a pas encore dévoilé le nom de son successeur. « Il est important de savoir quand il est temps de faire un pas de côté », a pour sa part déclaré Nikky Haley, 46 ans, affirmant ne pas avoir de plan précis pour la suite de sa carrière. Cette figure importante du parti républicain, qui compte parmi les membres les plus populaires de l’administration républicaine et à qui l’on a souvent prêté des vues sur la Maison-Blanche, a aussi tenu à faire savoir qu’elle ne serait pas candidate à la présidentielle de 2020.

Une critique de Trump devenue son alliée

Ce départ surprise s’ajoute aux nombreuses démissions et limogeages survenus dans l’entourage du président américain depuis son arrivée au pouvoir début 2017. Nikki Haley comptait davantage comme une alliée de Donald Trump que comme une intime. Cette fille d’immigrés indiens devenue gouverneure de Caroline du Sud (2011-2017) a même été critique à l’égard de l’homme d’affaires, avant son élection à la présidence du pays. Mais sa nomination comme ambassadrice de l’ONU en janvier 2017 a été perçue comme un geste de réconciliation entre Trump et son propre camp, le parti républicain. Haley devenait en outre la première femme à accéder à cette fonction très diplomatique.

Elle avait depuis accès direct au président américain. Et si la républicaine a laissé entendre l’existence de désaccords avec Donald Trump, notamment lorsque ce dernier n’a pas clairement condamné les sympathisants nazis après la mort d’une manifestante antiraciste lors de violences à Charlottesville, à l’été 2017, elle a toujours pris soin de ne pas les étaler sur la place publique. Mais l’ambitieuse républicaine avait globalement perdu de son aura ces derniers mois au sein de l’administration américaine, suite à l’entrée de deux nouveaux poids-lourds au gouvernement, Mike Pompeo aux Affaires étrangères et John Bolton à la Sécurité nationale. Elle profitait auparavant de l’effacement médiatique du secrétaire d’Etat de l’époque, Rex Tillerson.

Aux Nations unies, Nikki Haley a en tout cas suivi Donald Trump en portant une ligne dure contre la Corée du Nord et l’Iran. Son fait de gloire reste d’ailleurs d’avoir uni le Conseil de sécurité à trois reprises en 2017 pour imposer des sanctions économiques sans précédent à la Corée du Nord, avant la réconciliation historique intervenue de cette année. Haley n’hésitait pas non plus à relayer les critiques de la Maison-Blanche à l’égard de la bureaucratie onusienne. Mais elle avait enregistré aussi plusieurs déboires, notamment en ne parvenant pas à emporter l’adhésion de ses pairs concernant la décision de Donald Trump de reconnaître fin 2017 Jérusalem comme la capitale d’Israël.

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