Le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier, a proposé au Royaume-Uni de prolonger d’un an la période de transition après son départ de l’UE. Il s’agit de trouver une issue à l’impasse qui se profile lors du Conseil européen mercredi et jeudi.
Tandis que les négociations autour du Brexit entrent dans une phase décisive au Conseil européen mercredi et jeudi, le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a proposé au Royaume-Uni de prolonger d’un an la période de transition qui suivra son départ de l’Union européenne, prévu le 29 mars 2019. Cette proposition vise à gagner du temps afin de résoudre le principal point de blocage, à savoir la question de la frontière entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.
La Première ministre britannique Theresa May est attendue en fin d’après-midi à Bruxelles. Elle devrait rencontrer en tête à tête Donald Tusk, le président du Conseil européen, puis faire une courte intervention devant les 27 dirigeants de l’Union européenne, avant que ces derniers ne se retrouvent entre eux pour un dîner.
Gagner du temps pour négocier un accord commercial
Ce sommet était initialement présenté comme un « moment de vérité » à moins de six mois du départ du Royaume-Uni. Si Michel Barnier a expliqué la semaine dernière que les deux parties étaient d’accord à 80-85%, plusieurs questions restent non résolues. Les dernières discussions entre l’UE et Londres sont restés vaines, butant principalement sur la question d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, dont les deux camps veulent éviter le retour pour sauvegarder les Accords de paix de 1998. Pour résoudre cette question, le Royaume-Uni propose de rester aligné sur les règles douanières de l’Union jusqu’à la signature d’un accord de libre-échange plus large, afin d’éviter le contrôle de marchandises aux frontières.
La proposition de Michel Barnier, présentée mardi aux ministres des Affaires européennes de l’UE, permettrait de gagner du temps pour négocier cet accord commercial, réduisant ainsi le risque de devoir recourir « au filet de sécurité » sur la frontière irlandaise, qui s’appliquerait si aucune meilleure solution n’est trouvée lors de ces négociations. Concrètement, les 27 souhaitent dans ce cas que l’Irlande du Nord reste dans l’union douanière à la fin de la période de transition, ce que le Royaume-Uni refuse.
Dans son invitation aux chefs d’Etat et de gouvernement publiée lundi soir, Donald Tusk estimait le scénario d’une absence d’accord « plus probable que jamais ». Il appelait à accélérer les préparatifs pour faire face à cette éventualité, sans se laisser distraire dans les efforts pour obtenir un accord. « Il faut plus de temps pour trouver un accord global (…) Nous allons prendre ce temps calmement, sérieusement, pour trouver cet accord global dans les prochaines semaines », avait pour sa part expliqué Michel Barnier mardi. Selon un haut responsable européen, la tenue d’un sommet extraordinaire en novembre, plusieurs fois évoquée, n’est pas confirmée à ce stade.