Jean-Luc Mélenchon chute dans les sondages après ses attaques contre la justice et les journalistes

20527

Jean-Luc Mélenchon est confronté à une forte baisse dans des sondages quelques jours après sa vive réaction contre les perquisitions visant la France insoumise et ses attaques contre la justice et les journalistes.

Un véritable « coup de génie » politique. La conseillère en communication Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon, a profité de son passage sur BFMTV en début de semaine pour défendre la stratégie du leader de la France insoumise lors de la perquisition à son domicile. Selon plusieurs sondages publiés ces derniers jours, l’ensemble de la séquence a pourtant été beaucoup plus mal perçu par les Français. L’Ifop relève notamment que « 59% des Français déclarent aujourd’hui que Jean-Luc Mélenchon les ‘inquiète’, soit 21 points de plus qu’en avril 2017, au cœur de la campagne de l’élection présidentielle. »

L’institut poursuit : « Tous les autres traits d’image testés, positifs, enregistrent quant à eux des chutes spectaculaires : Jean-Luc Mélenchon est considéré comme ‘proche des préoccupations des Français’ par 42% (-34 points), ‘capable de réformer le pays’ par 28% (-21) et ayant ‘la stature d’un président de la République’ par 20% (-26). Surtout, son image de probité apparaît très abîmée par les derniers événements : seuls 32% des Français considèrent comme ‘honnête’ le chef de file de La France Insoumise, soit une chute de 45 points depuis le printemps 2017. »

« Une véritable ‘rupture d’opinion' », pour l’Ifop

Pour l’institut, il s’agit d’une « véritable ‘rupture d’opinion’, un phénomène très rarement observé par l’Ifop s’agissant d’une personnalité politique ». Dans un autre sondage (Ipsos) publié mercredi dans Le Point, Jean-Luc Mélenchon subit aussi un recul de popularité de 7 points, avec seulement 23% d’avis favorables. Parmi les leaders politiques testés, Jean-Luc Mélenchon subit le plus fort recul. Il atteint ainsi son plus bas niveau de popularité depuis l’été 2011. Il perd notamment 9 points chez ses électeurs du premier tour de la présidentielle mais parvient néanmoins à limiter la casse dans sa base de sympathisants, où il ne perd qu’un point et reste à un niveau élevé de popularité (83%).

Jean-Luc Mélenchon avait réussi à agréger 7 millions d’électeurs au premier tour de la présidentielle. Une performance exceptionnelle qui l’avait placé à 600.000 voix d’une qualification au second tour. La désaffection d’une partie de cet électorat est donc un problème politique pour lui. Un autre sondage publié par Elabe pour BFMTV montre que 49% des sondés ayant voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle de 2017 se sont déclarés choqués par son attitude durant les perquisitions.

Plus anecdotique, le sondage Ipsos démontre aussi que les moqueries de Jean-Luc Mélenchon sur l’accent d’une journaliste n’ont pas été bien perçues dans le Sud-ouest, région concernée par l’anecdote. Il perd dans cette zone 12 points, contre 9 en Ile-de-France ou 4 dans le Sud-est.

Sur son blog mercredi, Jean-Luc Mélenchon a lui tenté de positiver : « Cette séquence n’a ébranlé que les moins préparés. Elle a déstabilisé les moins intéressés à décrypter. C’est normal. Pour beaucoup la politique est un sujet second ou moins encore dans leur vie. Mais eux aussi vont réfléchir et comprendre comment le pouvoir politique et ses médias ont voulu les manipuler. J’en suis certain quand je vois la masse des messages de solidarité que j’ai reçus et davantage encore les petits mots et gestes amicaux dans la rue depuis une semaine. Les sondages et les micros trottoirs sont un aspect de la réalité. Ils comptent, cela va de soi. Les bourreurs de crânes politiques ont leur efficacité, car sinon ils ne seraient pas aussi payés pour diffuser de la pub qui vous pousse à l’achat de choses dont parfois vous n’avez pas besoin. »

PARTAGER

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici