Nicolas Sarkozy refuse de critiquer Macron mais glisse quand même quelques piques

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L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a refusé de critiquer Emmanuel Macron dans son interview au Point publiée mercredi. Il glisse toutefois quelques piques à l’encontre du chef de l’Etat, mais sans le citer directement.

Interrogé mercredi par Le Point sur Emmanuel Macron, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy semble se montrer indulgent avec son successeur : « Je ne suis plus dans le combat politique. Je sais combien il est difficile de satisfaire toutes les attentes nées d’une élection. Je m’abstiendrai donc de le critiquer. J’observe d’ailleurs qu’en matière de critiques, il semble servi… Et c’est si facile de détruire. Donnons-lui le temps. Les Français s’exprimeront lors des prochaines échéances électorales. La seule chose que je souhaite, c’est le meilleur pour notre pays. »

Les subtiles critiques de Nicolas Sarkozy

Malgré ses paroles, Nicolas Sarkozy n’hésite pas à critiquer dans la même interview, sans le citer, le chef de l’Etat.

Contrairement à Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy se refuse ainsi à opposer populistes et progressistes en Europe. Interrogé sur le ministre de l’Intérieur d’extrême-droite Matteo Salvini, Nicolas Sarkozy affirme ne pas vouloir donner « de leçons à l’Italie ». « Vous croyez que ce qui arrive là-bas ne peut pas se produire ici? Les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets. C’est pourquoi, une fois encore, il est dangereux de s’inscrire en donneurs de leçons. Ne nous figurons pas qu’il existe en Europe des gens intelligents qui mèneraient une ‘bonne’ politique et d’autres qui n’auraient rien compris. Le seul chemin acceptable est d’arrêter de parler de populisme et de comprendre la colère ou les frustrations des peuples pour les transformer en énergie positive, pour construire l’avenir de notre continent. »
Nicolas Sarkozy ne croit pas à la thèse du « nouveau monde », concept théorisé par Emmanuel Macron. « Vous me parlez de la France. Mais quand VGE [Valéry Giscard d’Estaing] succède à Pompidou, c’est un nouveau monde qui s’installe. Et, quand Mitterrand arrive, ce n’est pas un changement? Quand je succède à Chirac, vous ne trouvez pas que la pratique du pouvoir évolue? La rupture en politique, c’est un peu ce que vous appelez un marronnier, non? On est toujours l’archaïque de quelqu’un et le moderne d’un autre. J’ai longtemps été le plus jeune et je ne m’en suis jamais vanté. C’est quelque chose qui passe. Inévitablement. Les seules questions importantes en politique, ce sont la vision et le leadership. C’est l’énergie que l’on est prêt à mettre au service d’un projet, d’un pays. »
Nicolas Sarkozy fait aussi l’éloge de l’expérience alors qu’Emmanuel Macron a été élu président à l’âge de 39 ans. « Le pouvoir est dangereux, il peut devenir une drogue. Un peu d’expérience ne nuit pas face aux dangers que les émanations du pouvoir peuvent générer. Quand j’observe que le chancelier autrichien n’a que 32 ans, j’ai envie de lui souhaiter bon courage. Jacques Chirac m’avait confié qu’il avait été nommé Premier ministre trop tôt. Il avait 42 ans. L’expérience n’est pas un détail », note-t-il.

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