Une semaine après, voici les vrais résultats des midterms et ils sont mauvais pour Trump

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Finalement, les résultats des midterms sont pires que prévu pour les républicains. Un signal dangereux pour Donald Trump à deux ans de l’élection présidentielle de 2020.

Une semaine après les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les résultats commencent à s’affiner et une chose apparaît désormais certaine : Donald Trump, malgré ses dires, sort affaibli de cette séquence électorale. Les démocrates s’orientent en effet vers une victoire assez large à la Chambre des représentants et pourraient même limiter la casse au Sénat. A deux ans de l’élection présidentielle, ces résultats démontrent que les démocrates sont en bonne position pour 2020, notamment dans les Etats du Midwest. Voici les trois leçons à tirer de ces élections de mi-mandat.

1 – La victoire est plus large que prévue pour les démocrates

Presque un grand chelem. Selon les dernières prévisions du site de statistiques FiveThirtyEight, les démocrates devraient réussir à obtenir 38 sièges supplémentaires à la chambre des représentants. On s’oriente donc vers une large victoire pour les démocrates. Au lendemain de l’élection, Donald Trump avait pourtant revendiqué un « immense succès ». En 2006, le président républicain W. Bush avait, lui, concédé une « raclée » après avoir perdu 30 sièges à la Chambre des représentants.

Les démocrates ont également réussi à remporter davantage de sièges de gouverneurs que les républicains (les démocrates en ont gagné 7 alors que les Républicains en ont perdu 6), selon les chiffres du New York Times. Seul bémol, les démocrates n’ont pas réussi à gagner la majorité au Sénat (51 sièges républicains sur 100, 46 démocrates). Mais il pourrait limiter les pertes dans cette chambre puisque des opération de recomptage sont encore en cours en Floride (où le républicain est en tête de 13.000 voix, soit 0,15%) et en Arizona où la candidate démocrate devance son opposante républicaine de 30.000 voix (soit 1,5%).

2 – Les démocrates ont été très performants dans les Etats qui ont permis à Trump de devenir président en 2016

C’est la meilleure nouvelle de la semaine pour les démocrates : les Etats qui ont permis à Donald Trump de devenir président en 2016 sont de nouveau des bastions bleus. En effet, si Donald Trump a réussi a remporter le collège électoral en 2016, c’est parce qu’il a battu Hillary Clinton dans 3 Etats : Pennsylvanie, Wisconsin et Michigan. Alors qu’Hillary Clinton était majoritaire en voix (elle devançait Trump de 3 millions de bulletins), elle a perdu ces 3 Etats de 77.000 voix (44.000 en Pennsylvanie, 23.000 dans le Wisconsin 10.000 dans le Michigan). Si elle les avait remportés, elle serait actuellement présidente des Etats-Unis.

Or, les résultats des midterms montrent que les démocrates se sont beaucoup mieux comportés dans ces Etats. Selon les calculs de Five Thirty Eight, les démocrates ont remporté de 7 points le vote populaire dans le Michigan, de 8 points dans le Wisconsin et de 10 points en Pennsylvanie. Si les résultats de la chambre des représentants étaient appliqués à la carte électorale de la présidentielle, les démocrates auraient obtenu une victoire facile dans le collège électoral (314 grands électeurs contre 224 pour les républicains).

Surtout, les démocrates ont réussi à davantage attirer les habitants des suburbs (banlieues américaines), une de leur traditionnelle faiblesse. Ils ont aussi augmenté leur avance dans l’électorat féminin (19 points d’écart) et chez les jeunes entre 18 et 29 ans (35 points d’écarts) dans un contexte de forte participation.

3 – Rien n’est toutefois perdu pour le président américain

Malgré ces bonnes nouvelles pour les démocrates, il est bien trop tôt pour enterrer Donald Trump. D’une part, sa tactique de cliver avant l’élection en insistant sur le sujet de l’immigration a plutôt bien fonctionné. Sa base lui est globalement fidèle. D’autre part, les démocrates vont devoir trouver un candidat alors que Donald Trump a, lui, déjà entamé sa campagne électorale pour sa réélection.

Dominée pour l’instant par de célèbres septuagénaires, la liste des aspirants potentiels démocrates ne respire pour le moment pas le renouvellement. L’ancien vice-président Joe Biden (78 ans en 2020), l’ex-candidat à la présidentielle Bernie Sanders (79 ans en 2020) et la sénatrice Elizabeth Warren (71 ans en 2020) sont notamment sur les rangs.

Nouveau visage porté par un immense enthousiasme, le candidat démocrate au Sénat Beto O’Rourke aurait été une option évidente s’il avait gagné contre Ted Cruz dans le Texas. Mais il a perdu de peu. Pas forcément un handicap insurmontable, s’amuse le politologue Larry Sabaton cité par l’AFP : « Il existe un autre type qui a perdu son élection au Sénat et a été élu président deux ans plus tard. Un homme appelé Abraham Lincoln. »

La solution pourrait venir du Midwest, cette immense région agricole et industrielle décisive dans la victoire de Donald Trump en 2016. « Plus impressionnant encore » que le résultat de Beto O’Rourke : « La solide victoire du sénateur Sherrod Brown pour sa réélection dans l’Ohio », remarque la stratège démocrate Dena Grayson, qui « le place en excellente position pour lancer une campagne présidentielle ».

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