Nicolas Hulot sur France 2 : 5 choses à retenir de « L’Emission politique »

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Nicolas Hulot est sorti de son silence jeudi soir dans L’Emission politique sur France 2, revenant sur sa démission, les gilets jaunes ou encore son avenir politique. Voici ce qu’il faut en retenir.

Il s’était fait discret depuis sa démission fracassante le 28 août, en direct sur France Inter. Nicolas Hulot s’est exprimé jeudi soir sur le plateau de L’Émission politique sur son départ du gouvernement, son expérience, sa relation avec Emmanuel Macron mais aussi les gilets jaunes. A l’origine de la taxe carbone si décriée par le mouvement depuis quelques jours, le ministre a répondu à un gilet jaune qui l’a interpellé. Nicolas Hulot a aussi assuré qu’il n’avait plus d’ambitions politiques, désormais, et misait sur les engagements de la société civile.

Voici 5 choses à retenir de l’émission.

1 – Nicolas Hulot ne « regrette pas » d’avoir démissionné
« Je n’ai pas regretté, d’autant que je crois que cette décision a été comprise et que j’ai le sentiment qu’elle a provoqué une forme de sursaut », a déclaré Nicolas Hulot. « J’ai vu beaucoup d’initiatives, des gens dire ‘on est là, on va prendre le relais' ».

« Et puis il y a un certain nombre de messages qui sont sortis de ma bouche, en disant ‘il faut acter que le problème c’est le modèle dominant' », a-t-il ajouté. Alors « non, aucun regret, mais une tristesse car j’avais beaucoup d’espoir dans cette diversité gouvernementale, je trouvais que c’était un gage de succès ».

« Je n’avais peut-être pas suffisamment de distance et de détachement pour accepter qu’on y aille à petits pas », a poursuivi l’ex-ministre. Mais « ce qui m’intéresse ce n’est pas ce qu’on n’a pas fait hier, mais ce qu’on peut faire ensemble, aujourd’hui ».

2 – « Pas le même diagnostic » qu’Emmanuel Macron sur l’écologie
Revenant sur sa relation avec Emmanuel Macron, Nicolas Hulot a dit être « triste » que son expérience au gouvernement ne soit pas allée plus loin. « Triste parce que j’ai une estime et presque une amitié pour le Président et du respect pour le Premier ministre, mais on n’a pas réussi à se comprendre. »

« Je pense qu’on ne mesurait pas la même gravité. On n’avait pas le même diagnostic sur l’état de la planète et sur les menaces qui pèsent sur l’humanité », a-t-il affirmé.

Il a notamment affirmé qu’il faudrait fermer six réacteurs nucléaires d’ici 2028, en plus des deux de Fessenheim, alors qu’Emmanuel Macron doit exposer mardi ses choix en matière d’énergie, notamment sur le nucléaire, en vue de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

3 – La crise des gilets jaunes était « évitable » mais Hulot « n’a pas été entendu »
Nicolas Hulot a assuré que la crise des gilets jaunes était « évitable ». « Je me suis battu, et notamment les semaines qui ont précédé mon départ, pour qu’on change complètement d’échelle dans l’accompagnement social de la transition énergétique et écologique, avec des propositions concrètes », a-t-il déclaré, plaidant pour un accompagnement social « digne de ce nom » de l’augmentation de la taxe carbone.

« Je veux bien tout assumer, j’ai tenté, quand je n’ai pas convaincu j’en prends acte, mais j’aurais préféré effectivement ne pas avoir eu raison sur le risque d’emballement que l’on connaît », a ajouté l’ancien animateur télé, confronté à un représentant du mouvement des gilets jaunes en duplex depuis Saint-Brieuc. « La France se serait bien passée de cette confrontation qui oppose l’écologie au social, alors que ma volonté était de réconcilier écologie et social. On n’y est pas parvenu et cette crise était évitable », a-t-il insisté.

4 – Il ne soutiendra aucune liste aux élections européennes
Nicolas Hulot a affirmé ne pas avoir d’ambition politique, notamment en vue de la prochaine présidentielle. Hulot 2022, « c’est un fantasme de journaliste », a-t-il déclaré.

En fin d’émission, un sondage réalisé par France 2 auprès des téléspectateurs a montré que 58% d’entre eux voulait le voir conduire une liste aux européennes. « Non », a simplement répondu l’ancien ministre, qui veut « aider à faire émerger des alternatives » et ne soutiendra ni La République en marche, ni une liste écologiste.

« Je ne ferai rien qui divise, je soutiens tout ce qui rassemble et on doit se rassembler sur ce sujet » de l’écologie, a-t-il souligné. « Je voudrais qu’il y ait une surenchère de proposition […] sur les enjeux écologistes » lors de la campagne pour les européennes, a-t-il ajouté.

5 – Il a convaincu 65% des téléspectateurs
« Si j’avais voulu préserver ma notoriété, je ne serais pas rentré au gouvernement », a déclaré Nicolas Hulot jeudi soir. L’ancien ministre a pourtant convaincu 65% des téléspectateurs, selon le sondage rituel de fin d’émission.

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