Emmanuel Macron a affiché sa fermeté jeudi en Argentine, avant une nouvelle mobilisation des Gilets jaunes prévue à Paris sur les Champs-Elysées.
Emmanuel Macron a écarté tout « recul » alors qu’Edouard Philippe doit recevoir des Gilets jaunes vendredi, à la veille de l’acte III de cette mobilisation moins visible dans la rue mais de plus en plus populaire, si on en croit les derniers sondages. De Buenos Aires, à la veille du G20, le Président a dit qu’il entendait « la colère légitime, l’impatience, la souffrance d’une partie du peuple qui veut vivre mieux plus vite ». « Il m’appartiendra de prendre des décisions supplémentaires dans les semaines et mois à venir mais elles ne seront jamais des reculs, mais d’une intensité plus grande encore, offerte pour ce mouvement », a-t-il insisté, sans prononcer l’expression de « gilets jaunes ». « Ces moments testent la force d’âme d’un pays, d’un peuple et de ses gouvernants », « dans l’écoute et le respect mais dans la capacité à tenir un cap sans céder à la démagogie », a-t-il jugé.
« J’entends comme vous les voix qui s’élèvent », a-t-il poursuivi. « J’entends aussi souvent les voix qui parfois n’avaient pas même réussi à bouger les choses et qui sont sans doute plus à l’origine de la situation que nous vivons que le gouvernement qui est aux affaires que depuis 18 mois. Que voulez-vous, le cynisme fait partie de la vie politique! », a-t-il ironisé, allusion aux critiques comme celles de son prédécesseur François Hollande.
Macron se dit décidé à « lutter contre les inégalités contemporaines »
Il s’est dit décidé à « lutter contre les inégalités contemporaines », mais sans « seulement considérer que la solution est dans la taxation des plus aisés, qui dès lors construisent des mécanismes d’optimisation qui rendent ces politiques peu efficaces », a-t-il averti. Pour lui, la solution réside dans « un projet éducatif et environnemental ».
Le ministre de l’Intérieur avait auparavant annoncé que les Champs-Elysées, où veulent manifester à nouveau les Gilets jaunes samedi une semaine après des débordements sur cette avenue, seraient fermés à la circulation et ouverts « aux piétons » mais après « contrôles d’identité ». Objectif : éviter les échauffourées qui ont émaillé la précédente journée d’actions du 24 novembre sur l’une des avenues les plus touristiques au monde.
Edouard Philippe doit rencontrer des Gilets jaunes à Matignon
Edouard Philippe doit accueillir, vendredi à 14h, plusieurs Gilets jaunes censés représenter le mouvement, marquant le point d’orgue de deux jours de rencontres commencées jeudi matin à Matignon pour dessiner la « grande concertation » locale de trois mois voulue par Emmanuel Macron. Difficile de savoir combien d’entre eux viendront. Plusieurs ont déjà jeté l’éponge, comme Éric Drouet, l’un des deux premiers Gilets jaunes qui avaient été reçus mardi par le ministre de la Transition écologique, François de Rugy.
« Aucune délégation n’a encore le rôle de représenter les Gilets jaunes », a écrit sur Facebook ce chauffeur routier de Seine-et-Marne. Le Grenoblois Julien Terrier, figurant également parmi les huit porte-paroles du mouvement désignés mais contestés, a lui aussi décliné l’invitation « car la réunion sera à huis clos » alors qu’il souhaitait une diffusion « en direct », a-t-il indiqué à l’AFP.