Des dizaines de jeunes ont été interpellées jeudi à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines. Sur une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on les voit à genoux et les mains sur la tête.
Les mains entravées dans le dos ou sur la tête, à genoux ou assis au sol, des dizaines de jeunes ont été interpellés jeudi à Mantes-La-Jolie dans les Yvelines. 153 personnes ont été interpellées, selon le procureur de la République de Versailles Vincent Lesclous, essentiellement devant le lycée Saint-Exupéry, pour « participation à un attroupement armé » après des heurts et dégradations a indiqué à l’AFP le commissaire de la ville, assurant vouloir ainsi « interrompre un processus incontrôlé ». Les images de l’arrestation ont fait polémique sur les réseaux sociaux. On entend notamment sur une vidéo, qui semble avoir été tournée par un membre des forces de l’ordre : « Voilà une classe qui se tient sage! ». La vidéo a en effet été repérée sur le compte Twitter d’un policier par l’Observatoire des violences policières, précise Libération.
189 gardes à vue dans les Yvelines
Ces arrestations ont eu lieu après de nouveaux incidents à proximité du lycée, où deux voitures ont été incendiées jeudi et où des heurts ont éclaté avec la police. Dans les Yvelines, au total 189 jeunes, âgés de 12 à 20 ans, ont été placés en garde à vue, selon le procureur de Versailles. « Ces images sont impressionnantes mais aucun jeune n’a été blessé, ni maltraité, nous n’avons enregistré aucune plainte », a tenté de se défendre dans Le Monde le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot. « Comment 70 policiers maintiennent-ils au calme 150 jeunes? Il leur fallait bien trouver des moyens pour les faire tenir tranquilles. Je ne connais pas d’autres méthodes », a aussi fait valoir dans Le Monde Thierry Laurent, le directeur de cabinet du préfet.
« Certains avaient des bouteilles d’essence. Les images de ces arrestations collectives peuvent frapper, c’est certain, et il est vrai que, de mémoire, on n’a jamais vu ça dans les Yvelines, mais face aux violences de ces derniers jours, il fallait opter pour une solution de maintien de l’ordre », défend également le procureur de la République de Versailles, Vincent Lesclous.
L’Intérieur défend la méthode
Le ministère de l’Intérieur a aussi réagi jeudi soir en envoyant un communiqué de presse : « De violentes échauffourées opposant les forces de l’ordre à des individus dans le quartier de Val-Fouré, près du lycée Jules-Saint-Exupéry. A 12h20, 122 étaient interpellés et placés en garde à vue pour participation à un groupement en vue de la préparation à des violences volontaires ou des destructions ou dégradations. […] 37 des présents, la plupart encagoulés, étaient trouvés porteurs de bâtons, battes de base-ball et conteneurs de gaz lacrymogène. […] L’interpellation d’un nombre aussi important d’individus a nécessité de prendre des mesures de sécurité complémentaires. »
Sur Twitter, plusieurs responsables politiques de gauche ont condamné les méthodes de la police.
L’ancienne numéro 2 des Républicains Virginie Calmels a, elle, défendu la manière de faire des autorités.