Chérif Chekatt, l’auteur présumé de l’attentat de mardi contre le marché de Noël à Strasbourg, a été abattu jeudi soir dans le quartier du Neudorf. L’homme avait tiré sur trois policiers qui l’ont tué en ripostant.
Sa cavale aura duré 48 heures. Chérif Chekatt a été abattu par la police à Strasbourg, a-t-on appris jeudi soir de source proche du dossier. Une opération policière s’était déclenchée en début de soirée dans le quartier du Neudorf, où la police avait perdu la trace mardi soir de l’auteur présumé de l’attentat du marché de Noël. Il s’agissait de la seconde opération de la journée après une précédente intervention du Raid dans l’après-midi, qui s’était achevée vers 16h45 sans rien donner.
Dans une allocution à la presse effectuée depuis la préfecture du Bas-Rhin, juste avant de se rendre sur place, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a précisé le scénario de cette soirée. A 21h, un équipage de trois fonctionnaires de la police nationale « ont aperçu un individu qui déambulait au 74 rue de Lazaret ». C’est en commençant à procéder à son interpellation que « ce dernier s’est retourné, faisant face aux agents en tirant ». Ces derniers ont alors « riposté », abattant l’homme, a ajouté le ministre, qui avait également fait état de « moyens particuliers mis en place en ce début de soirée » pour retrouver l’individu, « notamment l’usage d’un hélicoptère ».
Quelque 720 membres des forces de l’ordre étaient mobilisés pour retrouver Chérif Chekatt. La police nationale avait lancé mercredi soir un appel à témoins pour retrouver cet « individu dangereux » de 1,80 m, « peau mate », « corpulence normale » et qui présente une « marque sur le front ». Du côté de l’enquête, cinq de ses proches étaient en garde à vue jeudi soir : ses parents et deux de ses frères dès mercredi, et un autre membre de son entourage jeudi. D’après plusieurs sources, un autre frère, fiché S, a été interpellé en Algérie.
3 personnes toujours entre la vie et la mort
Mardi soir, peu avant 20h, il avait pénétré dans le centre historique de la ville au milieu du marché de Noël et avait ouvert le feu à plusieurs reprises sur les passants. Des témoins l’ont entendu crier « Allahou Akbar ». Porteur d’une arme de poing et d’un couteau, il a ensuite échangé des tirs avec les forces de l’ordre, qui l’ont blessé au bras, avant de réussir à s’enfuir en prenant un taxi. Chérif Chekatt restait depuis introuvable.
Mardi matin, quelques heures avant l’attentat, cet homme au très lourd passé judiciaire (27 condamnations en France, Allemagne et Suisse) et fiché « S » (« sûreté de l’État ») pour sa radicalisation islamiste, devait être interpellé par les gendarmes dans le cadre d’une enquête de droit commun, mais avait échappé à cette arrestation.
Trois personnes sont mortes dans l’attaque mardi. Trois personnes sont toujours entre la vie et la mort, et trois blessés sont sorties de l’hôpital, a indiqué Christophe Castaner lors d’un premier point presse à la préfecture, où il était arrivé jeudi en début de soirée, annonçant la réouverture vendredi du marche de Noël de la ville fermé depuis mardi soir.