Attentat de Charlie Hebdo : ce que l’on sait de Peter Cherif, ce proche des frères Kouachi arrêté à Djibouti

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Soupçonné d’être impliqué dans la préparation de l’attentat contre Charlie Hebdo commis par les frères Kouachi, dont il était proche, le djihadiste français Peter Cherif a été interpellé le 16 décembre à Djibouti. Il doit être transféré vers la France.

Il a été arrêté dimanche dernier, le 16 décembre, dans l’Etat africain de Djibouti. Le djihadiste français Peter Cherif est depuis en garde à vue, en attendant son probable transfert vers la France. Une source proche du dossier l’a confirmé jeudi soir à l’AFP, après les révélations du journal Marianne. Outre d’être l’un des terroristes les plus recherchés au monde, ce proche des frères Kouachi, également connu sous le pseudonyme d’Abou Hamza, est soupçonné d’être impliqué dans la préparation de l’attentat contre Charlie Hebdo, commis le 7 janvier 2015 à Paris.

Un ancien de « la filière des Buttes-Chaumont »
Ce trentenaire, considéré comme un « vétéran du djihad », a commencé à se radicaliser à partir de 2003 et l’intervention militaire américaine en Irak. C’est un ancien de la filière dite des « Buttes-Chaumont », dans le 19e arrondissement de Paris, sous la coupe du prédicateur Farid Benyettou. Sa relation avec les frères Kouachi, eux aussi deux membres de cette filière, remonte à cette époque. Parti combattre aux côtés d’Al-Qaïda en Irak, il est arrêté une première fois à Falloujah fin 2004. Condamné à 15 ans de prison à Bagdad et détenu dans le centre d’Abou Ghraib, il est parvenu à s’évader en mars 2007 lors d’une attaque contre la prison de Badush, où il avait été transféré. Il rejoint alors la Syrie et est arrêté une nouvelle fois un an plus tard.

Déjà jugé en 2011
Extradé en France, Peter Cherif est incarcéré 18 mois et jugé en 2011 dans le procès de la filière des Buttes Chaumont. L’homme a été remis en liberté avant ce procès. S’il assiste au début aux audiences, il ne se présente pas le dernier jour et disparaît. Sa condamnation à cinq ans de prison intervient donc en son absence. Il est apparu ensuite que le djihadiste avait gagné le Yémen, où il se serait engagé dans les rangs d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (Aqpa), le groupe qui a revendiqué l’attentat contre Charlie Hebdo.

Son ombre dans l’attentat de Charlie Hebdo
Le 7 janvier 2015, les Kouachi tuent 12 personnes dans l’attaque du journal satirique, avant d’être abattus quelques jours plus tard en Seine-et-Marne. Le nom de Peter Cherif apparaît rapidement dans l’enquête sur cet attentat : l’individu a en effet entretenu des échanges réguliers avec les deux islamistes radicaux. En avril 2012, les services de renseignement français présentaient ainsi Cherif Kouachi comme « l’un des contacts en France » de Peter Cherif. Ils le soupçonnent alors « d’organiser, depuis le Yémen, une filière d’acheminement de djihadistes susceptible d’impliquer » Cherif Kouachi.

Quelques mois plus tard, des courriels ont été échangés entre le Yemen et un cyber-café voisin de l’appartement de Kouachi. Et fin 2012, la police s’inquiétait des recherches Internet de Kouachi « sur une éventuelle colocation d’une chambre dans la ville d’Al Jouf », fief d’Aqpa. Peter Chérif était depuis fin septembre 2015 inscrit sur la liste noire du département d’état américain des combattants terroristes étrangers. Faute d’éléments suffisants, il ne devrait toutefois pas être poursuivi dans l’enquête sur les attentats de janvier 2015, qui a été bouclée en novembre par les juges d’instruction, avant un procès attendu pour 2020.

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