Voici les 34 questions que pose Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français

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Emmanuel Macron diffuse lundi sa lettre aux Français dans la presse quotidienne et sur les réseaux sociaux. Le chef de l’Etat y pose les questions auxquelles devront répondre les participants à son grand débat national, censé apaiser la colère des Gilets jaunes.

Le grand débat national qui s’ouvre sera « un grand pas en avant » dans l’histoire de la République. C’est en tout cas ce que veut croire Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français, diffusée dimanche soir par l’Elysée et qui sera publiée lundi dans dans toute la presse quotidienne, à la veille du début de ce débat qui doit répondre au mouvement des Gilets jaunes. Un courrier de 15.000 signes dans lequel le chef de l’Etat détaille les quatre grands thèmes de cette consultation et pose… 34 questions. « Dans les semaines qui viennent, je vous invite à débattre pour répondre à ces questions déterminantes pour l’avenir de notre nation », explique ainsi le Président.

Emmanuel Macron précise toutefois : « Je souhaite aussi que vous puissiez, au-delà de ces sujets que je vous propose, évoquer n’importe quel sujet concret dont vous auriez l’impression qu’il pourrait améliorer votre existence au quotidien. » « Ce débat est une initiative inédite dont j’ai la ferme volonté de tirer toutes les conclusions. Ce n’est ni une élection, ni un référendum. C’est votre expression personnelle, correspondant à votre histoire, à vos opinions, à vos priorités, qui est ici requise, sans distinction d’âge ni de condition sociale », rappelle-t-il.

Dans une longue introduction, le chef de l’Etat reconnaît une « période d’interrogations et d’incertitudes », et affirme avoir conscience que « certains d’entre nous sont aujourd’hui insatisfaits ou en colère ». S’il dit rester fidèle aux « orientations » de son projet présidentielle, Emmanuel Macron assure qu’il « n’y a pas de questions interdites ». « Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre », fait-il savoir. Mais pose « une condition » : n’accepter « aucune forme de violence ». L’occasion pour lui de dénoncer « la mise en accusation générale, par exemple des médias, des journalistes, des institutions et des fonctionnaires ».

Pour Emmanuel Macron, donc, ce débat devra « répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines ». « Sur chacun de ces thèmes, des propositions, des questions sont d’ores et déjà exprimées. Je souhaite en formuler quelques-unes qui n’épuisent pas le débat mais me semblent au cœur de nos interrogations », ajoute-t-il. Les voici.

Premier thème : les impôts, les dépenses et l’action publique
Rappelant que « l’impôt est au cœur de notre solidarité nationale », Emmanuel Macron assure que « lorsqu’il est trop élevé », il « prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises ». « Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage », tranche-t-il, avant de poser sept questions « pour aller plus loin » :

Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace?
Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité?
Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire?
Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité?
A l’inverse, voyez-vous des besoins nouveaux de services publics et comment les financer?
Comment mieux organiser notre pacte social?
Quels objectifs définir en priorité?
Deuxième thème : l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques
Emmmanuel Macron formule cette fois-ci six questions autour des services publics, qui « ont un coût mais sont vitaux ».

Y a-t-il trop d’échelons administratifs ou de niveaux de collectivités locales?
Faut-il renforcer la décentralisation et donner plus de pouvoir de décision et d’action au plus près des citoyens?
A quels niveaux et pour quels services?
Comment voudriez-vous que l’Etat soit organisé et comment peut-il améliorer son action?
Faut-il revoir le fonctionnement de l’administration et comment?
Comment l’Etat et les collectivités locales peuvent-ils s’améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté et que proposez-vous?
Troisième thème : la transition écologique
« Plus nous tardons à nous remettre en cause, plus ces transformations seront douloureuses », prévient le chef de l’Etat, qui veut « investir massivement et accompagner nos concitoyens les plus modestes » pour « réussir cette transition ».

Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité?
Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière ou sa vieille voiture?
Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier?
Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national?
Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale?
Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à cet égard?
Comment faire partager ces choix à l’échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers?
Quatrième thème : la démocratie, l’immigration et la laïcité
Emmanuel Macron convient qu’il « faut redonner plus de force à la démocratie et la citoyenneté » et assure que le « système de représentation doit être amélioré car beaucoup ne se sentent pas représentés à l’issue des élections ».

Faut-il reconnaître le vote blanc?
Faut-il rendre le vote obligatoire?
Quelle est la bonne dose de proportionnelle aux élections législatives pour une représentation plus juste de tous les projets politiques?
Faut-il, et dans quelles proportions, limiter le nombre de parlementaires ou autres catégories d’élus?
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil Economique, Social et Environnemental doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile?
Faut-il les transformer et comment?
Quelles évolutions souhaitez-vous pour rendre la participation citoyenne plus active, la démocratie plus participative?
Faut-il associer davantage et directement des citoyens non élus, par exemple tirés au sort, à la décision publique?
Faut-il accroître le recours aux référendums et qui doit en avoir l’initiative?
Dans ce thème de « la citoyenneté », Emmanuel Macron évoque « les tensions et les doutes liés à l’immigration et aux défaillances de notre système d’intégration ».

Que proposez-vous pour améliorer l’intégration dans notre Nation?
En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement?
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer?
Enfin, le chef de l’Etat s’interroge sur « la question de la laïcité ».

Comment renforcer les principes de la laïcité française, dans le rapport entre l’Etat et les religions de notre pays?
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République?

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