Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est montré ouvert lundi à un abandon de la mesure symbolique des 80m/h.
L’abandon de la limitation de vitesse à 80km/h sur les routes secondaires, une mesure impopulaire parmi les Gilets jaunes, reste une option pour le gouvernement, a indiqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner dans un entretien lundi à La Dépêche. « Nous nous sommes engagés à évaluer le résultat des 80 km/h au bout de deux ans », a rappelé le ministre, et « si cette mesure n’a servi à rien, alors oui nous pourrons revenir au 90 km/h ». « Mais si grâce à cette mesure, la mortalité sur les routes a reculé et si on a sauvé des vies, on fait quoi? On y renonce? », s’est-il interrogé, alors que la question pourrait surgir dans le cadre du grand débat que le président Emmanuel Macron doit lancer mardi.
Une évaluation en cours
« Les 80 km/h n’ont qu’un objectif : sauver des vies, et je crois que nous pouvons tous nous retrouver autour de cet enjeu simple », a relevé le ministre. Il a fustigé « ceux qui détruisent les radars, la nuit », qui « portent une bien lourde responsabilité ». Le ministre effectuait lundi une visite dans l’Aude pour rendre hommage aux fonctionnaires mobilisés lors des attaques terroristes de Trêbes et Carcassonne, qui ont tué quatre personnes en mars, et des inondations meurtrières qui ont frappé le département en octobre.
L’abaissement de la limitation de la vitesse de 90 à 80 km/h, mesure très controversée par automobilistes et motards qui dénoncent notamment le « racket » de l’Etat, est en vigueur depuis le 1er juillet sur 400.000 kilomètres de routes à double sens sans séparateur central (barrière, terre-plein). Cette mesure, qui a été décidée par Edouard Philippe pour tenter d’enrayer la mortalité routière, permettrait selon le gouvernement de sauver jusqu’à 400 vies par an.
La délégation à la sécurité routière a annoncé le 21 décembre qu’une évaluation de la mesure est en cours, avec la participation de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), « organisme labellisé pour son indépendance par l’autorité de la statistique publique ». Ses premiers résultats seront rendus publics « fin janvier 2019 ».