Emmanuel Macron remonte dans les sondages et c’est grâce à la droite

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Emmanuel Macron connait une légère embellie dans les sondages d’opinion, et ses gains viennent des sympathisants de droite. Ça tombe bien, c’est exactement la stratégie du chef de l’Etat.

Mais qu’est-ce qui fait monter Emmanuel Macron? Pour la première fois depuis avril 2018, le chef de l’Etat enregistre une hausse (certes légère, de 4 points) dans le baromètre mensuel du Journal du dimanche et de l’Ifop. A 27% de personne se disant « satisfaites » de son action, ce n’est pas encore le Pérou, mais la dynamique est enrayée. Et, quand on regarde dans le détail les résultats du sondage, on voit bien pourquoi la cote du Président repart à la hausse, alors qu’il est contesté dans la rue : la droite le soutient davantage.

C’est marquant dans ce que l’on appelle la « ventilation » des résultats de l’étude : sa popularité augmente chez les personnes s’estimant « proches » du MoDem, de l’UDI, des Républicains, chez qui il est passé en un mois de 22% à 29%, plus que son taux chez l’ensemble des Français. A gauche, l’augmentation est bien plus faible (+ 2 points chez Europe Ecologie-Les Verts, stable au PS et +6 points à la France insoumise, mais il est mesuré à seulement 11 % de satisfaction…).

Même constat si on regarde des catégories de la population traditionnellement plus à droite qu’à gauche : Macron augment chez les « commerçants, artisans, chefs d’entreprises », chez les « retraités », chez les « employés » également, chez les plus de 65 ans et étonnamment chez les 18-24 ans, qui lui attribuent 10 points de satisfaction supplémentaires.

Un mois de signaux à droite
Mais en résumé, c’est donc la droite qui fait remonter Macron. Et cela semble logique tant le Président a tout fait pour les séduire.

En un mois, que retient-on de son action et de ses déplacements? Des petites phrases polémiques :

« Il y a des gens en situation de difficulté que l’on va davantage responsabiliser, parce qu’il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent », lors d’une visite « surprise » à un conseil municipal à Gagny, dans l’Eure, mardi 15 janvier.
« Parfois on a trop souvent oublié qu’à côté des droits de chacun dans la République – et notre République n’a rien à envier à beaucoup d’autres – il y a des devoirs. Et s’il n’y a pas ce sens de l’effort, le fait que chaque citoyen apporte sa pierre à l’édifice par son engagement au travail, notre pays ne pourra jamais pleinement recouvrer sa force, sa cohésion, ce qui fait son histoire, son présent et son avenir », devant des boulangers et une grande galette des rois à l’Elysée, le 11 janvier.
Il y a eu aussi des propositions et des actes politiques :

Dans sa lettre aux Français, il évoque l’immigration, les « doutes » qui lui sont liés, et propose à ceux qui vont participer au grande débat de réfléchir à ce sujet et plus précisément à la mise en place d’objectifs annuels, fixés par le Parlement. Une proposition portée par François Fillon lors de la présidentielle. A Souillac, vendredi dernier, il a nouveau évoqué ce « défi d’intégration ».
La même lettre aborde, dans son volet sur les impôts, seulement l’idée d’une baisse, ce qui est un sujet plus marqué à droite.
Puis le gouvernement a mis sa pierre à l’édifice :

Jean-Michel Blanquer a proposé que les familles d’élèves violents perdent leurs allocations.
Edouard Philippe a annoncé une batterie de mesures pour rétablir l’ordre. Un plan anti-casseurs qui arrive mercredi en commission à l’Assemblée. Une proposition de loi initiée par le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau.
L’espace politique s’ouvre à droite pour Macron
Si Emmanuel Macron et le gouvernement, après avoir dans un premier temps tenté d’éteindre la colère des Gilets jaunes en augmentant la prime d’activité, penchent à droite, c’est sûrement par tactique. Le chef de l’Etat, s’il veut regagner des soutiens, doit en effet davantage regarder à droite qu’à gauche. A gauche, le seul gros « réservoir de voix » est chez Jean-Luc Mélenchon, mais celui-ci est trop éloigné politiquement de lui.

Par contre, à droite, le style Laurent Wauquiez détonne. Lorgnant beaucoup sur le Rassemblement national, le patron de LR peut décourager certains, plus centristes. Ce sont ceux-là que le chef de l’Etat cherche à séduire. Et, en effet, cet espace politique s’ouvre à lui. Les Juppéistes se rapprochent d’Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez devrait choisir comme tête de liste aux européennes un candidat très conservateur, François-Xavier Bellamy. De quoi faire fuir encore quelques électeurs plus progressistes vers La République en marche.

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