Pour l’acte 11 de la mobilisation samedi, les Gilets jaunes ont prévu des manifestations à Paris et en régions, de jour comme de nuit. Dimanche, les Foulards rouges, qui veulent défendre « la démocratie et les institutions », manifesteront à leur tour.
La mobilisation des Gilets jaunes évolue et cela devrait se ressentir ce week-end. A Paris par exemple, Eric Drouet, l’un des porte-parole du mouvement, souhaite que la manifestation prévue samedi se poursuive toute la nuit. D’autres mobilisations importantes sont attendues dans le sud-ouest du pays notamment, à Toulouse et Bordeaux, où Maxime Nicolle devrait se rendre. Pour la première fois, les Gilets jaunes pourront surtout se mesurer à une autre mobilisation, celle des Foulards rouges, qui défilent dimanche à Paris dans le cadre d’une « marche républicaine des libertés ».
A Paris, un acte 11 de jour comme de nuit
Eric Drouet l’a annoncé en début de semaine, il souhaite que les Gilets jaunes se mobilisent en soirée, samedi, à Paris. Le porte-parole du groupe « La France en colère!!! » défend l’idée de manifestations déclarées pour permettre au plus grand nombre de se réunir, mais il dit avoir « senti » qu’il en « fallait plus » désormais. Certains « ont décidé d’une [manifestation] nocturne donc on suit l’idée », a-t-il expliqué lundi dans une vidéo en direct sur Facebook.
Il a publié un visuel sur lequel on peut lire « La nuit jaune, préparez vous! », dimanche dernier avant de partager le lien de l’événement intitulé « Acte 11 : Première nocturne ‘Nuit Jaune’ des Gilets Jaunes », qui rassemblait un peu moins de 1.000 participants jeudi après-midi et près de 7.000 intéressés. Rendez-vous est donné place de la République, un lieu qui avait déjà accueilli les noctambules de Nuit debout au printemps 2016. Avant cela, Eric Drouet appelle aussi à un blocage du périphérique parisien vendredi soir, selon un message posté dans la nuit de lundi à mardi.
Samedi, plusieurs événements appellent sur Facebook à des manifestations en journée. Le plus suivi, intitulé « ACTE 11 : Toute la France Gilets Jaunes à Paris », réunit plus de 11.000 personnes intéressées. « Le parcours sera à définir mais partira des Champs », annoncent pour l’heure les organisateurs, qui affichent clairement leur détermination : « On lâchera rien tant que Macron ne sera pas destitué ».
De son côté, Priscillia Ludosky a partagé sur Facebook un événement intitulé « ACTE 11 : Marche solidaire aux GJ des Territoires éloignés » qui appelle à un rassemblement samedi devant le ministère des Outre-mer, dans le 7e arrondissement de Paris, avant de défiler jusqu’au siège de Facebook France, à quelques kilomètres de là.
De nouvelles grosses manifestations attendues en régions
Samedi dernier, la mobilisation a atteint un record à Toulouse, où près de 10.000 personnes ont manifesté, à commencer par Maxime Nicolle, autre figure du mouvement. Ce week-end, il sera cette fois à Bordeaux, autre haut lieu de la contestation en région. Selon les autorités, 4.000 personnes étaient mobilisées samedi dernier. Des heurts ont d’ailleurs éclaté dans le centre-ville à la tombée de la nuit.
Maxime Nicolle a également annoncé qu’il participerait vendredi soir à l’enregistrement d’une émission de France 5 avec le secrétaire d’Etat Mounir Mahjoubi, qui sera diffusée samedi. Ce jour-là, des manifestations sont également prévues à Marseille (l’événement « Acte 10 Marseille – Vieux Port » réunit plus de 3.000 intéressés) ou encore à Lyon (plus de 2.000 intéressés pour l’événement « Acte 11 à Lyon Bellecour »).
Une contre-manifestation des Foulards rouges dimanche à Paris
Dimanche, les Foulards rouges espèrent quant à eux frapper fort en mobilisant « la majorité silencieuse » pour défendre « la démocratie et les institutions ». Leur « marche républicaine des libertés » prévue à Paris, qui n’est « ni pro-Macron, ni anti-gilets jaunes » selon les organisateurs, doit s’élancer à 14h de la place de la Nation vers la place de la Bastille.
« La colère a été entendue, les revendications étaient légitimes mais nous dénonçons la forme, les violences systématiques, la haine contre les élus, les journalistes. Aujourd’hui, on n’est plus dans une contestation sociale », a déclaré Laurent Soulié, initiateur de la marche, lors d’un point presse. Plus de 9.600 personnes avaient déclaré jeudi sur Facebook leur intention de participer à cette manifestation.
La République en marche, « sensible à cette initiative », a cependant choisi de prendre ses distances. Le parti « n’appellera pas à manifester dimanche. Mais il s’agit assurément d’un test, à la fois pour les Gilets jaunes et pour le gouvernement, qui ne devraient pas manquer de comparer les chiffres de ces mobilisations.