Le président vénézuélien Nicolas Maduro a refusé dimanche soir de céder à l’ultimatum de plusieurs pays européens dont la France. Ceux-ci devraient annoncer lundi la reconnaissance de Juan Gaido comme président par intérim.
Le chef de l’Etat du Venezuela Nicolas Maduro a rejeté dimanche soir l’ultimatum de plusieurs pays européens pour l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle, tandis que ces membres de l’UE ont promis de reconnaître dans ce cas l’opposant Juan Guaido comme président dès lundi. Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, Nicolas Maduro a déclaré qu’il ne ferait pas preuve de « lâcheté face aux pressions » de ceux qui réclament son départ. L’Espagne, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Portugal, rejoints dimanche par l’Autriche, exigeaient de Nicolas Maduro qu’il annonce la convocation d’une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient à partir de lundi Juan Guaido, 35 ans, comme président.
« Pourquoi faut-il que l’Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu’il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l’ont gagnée? », s’est interrogé Nicolas Maduro, qui s’exprimait depuis Caracas. « Ils tentent de nous coincer avec des ultimatums pour nous obliger à en venir à une situation extrême de confrontation », a-t-il poursuivi.
Les Etats-Unis, le Canada et de nombreux pays d’Amérique latine ont déjà reconnu Juan Guaido
Dimanche, la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau a elle rappelé que « l’ultimatum se termine dimanche soir ». « Si, d’ici dimanche soir, M. Maduro ne s’engage pas à organiser des élections présidentielles, nous considérerons que M. Guaido est légitime pour les organiser à sa place et nous le considérerons comme le président par intérim jusqu’à des élections légitimes », a-t-elle expliqué.
« Ce que répond jusqu’à présent M. Maduro, c’est « je vais organiser des élections législatives, sous-entendu « je veux me débarrasser du président du Parlement, M. Guaido’ qui est justement soutenu par les manifestants. Là encore, cette réponse est une farce, une farce tragique ».
Jeudi, le Parlement européen a reconnu l’autorité de Juan Guaido et a appelé l’ensemble des pays de l’Union européenne de faire de même. Les Etats-Unis, le Canada et de nombreux pays d’Amérique latine, dont la Colombie et le Brésil, ont déjà reconnu Juan Guaido.
Donald Trump a réaffirmé dimanche que le recours à l’armée américaine au Venezuela était « une option » mais a refusé de préciser ce qui pourrait le pousser à y recourir, dans un entretien avec la chaîne américaine CBS. Soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba, Nicolas Maduro, 56 ans, rejette l’ultimatum européen et accuse les Etats-Unis d’orchestrer un coup d’Etat.