Le conseil de François Hollande au PS : « Il ne faut jamais s’autoflageller »

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Lors d’une conférence à Sciences-Po mercredi soir, François Hollande est revenu sur la stratégie du PS en vue des européennes : « Si vous allez à genoux demander à des alliés de venir, ils ne viendront jamais. »

Un petit tour et puis le revoilà. Lors d’une conférence à Sciences-Po mercredi soir, François Hollande est revenu sur l’inventaire de son quinquennat fait par le patron socialiste Olivier Faure il y a quelques jours. « Moi je suis tout à fait favorable à cette exigence d’inventaire », a observé l’ancien Président. « Ce qui est un peu étrange, c’est de le faire 18 mois après, en pleine crise des Gilets jaunes, où là il était possible de montrer que ce qui avait posé problème, c’est précisément qu’avait été défait ce que nous avions fait », a-t-il ajout

Si vous allez à genoux demander à des alliés de venir, ils ne viendront jamais

François Hollande n’a pas manqué d’évoquer également la stratégie du PS en vue des européennes de mai, non sans la critiquer en creux. « Un rassemblement, ce n’est pas une incantation, ce n’est pas une prière. Il y a d’ailleurs une règle en politique, il ne faut jamais s’autoflageller, les électeurs font très bien ce travail, sans que vous ayez à le faire à leur place. Si vous allez à genoux demander à des alliés de venir, ils ne viendront jamais », a-t-il déclaré, alors qu’Olivier Faure a récemment affirmé que le PS irait « jusqu’au bout de la recherche d’union’, notamment avec Place Publique.

Anne Saurat-Dubois

@annesaurat
Distribution de tacles générale pour F. Hollande à Sc-Po, sans nommer personne. Bellamy « plus à droite qu’à l’extrême-droite », Faure et sa « vision à 6% », Mélenchon « chef qui se prend pour la République », Macron « il ne faut pas faire la leçon ». #festival @BFMTV

« Moi, ce que je peux conseiller, c’est de rassembler, mais de rassembler autour de la force principale, si tant est que le Parti socialiste l’est encore, et d’être clair sur les intentions, les projets et les propositions. Autrement, je crois qu’on ne parviendra pas forcément au rassemblement », a poursuivi François Hollande, qui appelle les socialistes à assumer leur « identité ».

« Après, je préfère avoir une vision qui permette de faire 28%, que celle qui fait 6% », a-t-il ironisé, en référence à son score du premier tour en 2012 et à celui de Benoît Hamon en 2017.

Bellamy, « plus à droite que l’extrême droite »
Soulignant la nécessité de « partis de gouvernement » crédibles, au risque sinon que l’extrême-droite « soit considérée comme la seule alternative possible », François Hollande a aussi sévèrement critiqué la stratégie de la droite.

« C’est quand même invraisemblable ce qui se passe. La droite choisit un candidat pour les élections européennes [François-Xavier Bellamy, NDLR] plus à droite que l’extrême droite, allez comprendre. Dès lors que ce terrain est occupé par l’extrême droite, comment aller imaginer que des électeurs de droite puissent aller massivement vers cette liste? Je ne m’en satisfais pas, parce que la France, elle a besoin d’un parti de droite, elle a besoin de la social-démocratie, elle a besoin de partis qui correspondent à une valeur, à une histoire », a-t-il également déclaré.

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