Sans soutenir Alain Finkielkraut, plusieurs leaders des Gilets jaunes ont fini par publier un communiqué pour « condamner toutes formes de racisme », tout en assurant que les incidents impliquant l’académicien « ne sont pas représentatifs du mouvement ».
Lundi matin, les principaux leaders des Gilets jaunes, à l’exception notable d’Eric Drouet, ont relayé un communiqué des « Gilets jaunes union IDF » pour « condamner sans la moindre ambiguïté toutes formes de racisme ». Ce texte, publié dimanche soir mais relayé lundi matin sur les réseaux sociaux, fait suite aux insultes ayant visé Alain Finkielkraut samedi en marge du cortège parisien. Après la diffusion des images, samedi soir, la classe politique a condamné à la quasi-unanimité les propos à l’encontre de l’académicien. Chez les Gilets jaunes, ils étaient bien peu à réagir.
Dimanche, plusieurs Gilets jaunes ont même relayé le post Facebook de David Libeskind, cofondateur du collectif « Robes noires et Gilets jaunes ». « Nous condamnons tout propos ou acte de nature antisémite ou raciste », débute ce texte posté dimanche, avant d’enchaîner : « Nous dénonçons l’instrumentalisation faite par le régime, les médias et la presse financièrement accrédités à ce sujet. »
Et cet avocat, qui se dit « d’ascendance juive », de citer « les méthodes vichystes » du « régime » pour « mettre fin au mouvement des Gilets jaunes ». David Libeskind ne cite à aucun moment le nom d’Alain Finkielkraut.
Un « petit non-événement »?
Maxime Nicolle, appelé aussi « FlyRider », a notamment relayé ce message avant d’être interrogé par France Télévisions dimanche soir. Dans sa réponse, il a tenu à minimiser l’incident concernant Alain Finkielkraut : « Des gens qui sont antisémites, il y en a partout sur la planète. Ce mouvement n’est pas antisémite. S’il était antisémite, vous n’auriez pas vu de juifs ou d’arabes ou de chinois dans les manifs depuis 14 semaines. » « Et là parce qu’il y a une personne qui vient se montrer et qu’il y a trois ou quatre personnes qui l’insultent, on fait passer ce mouvement pour un mouvement antisémite, a-t-il encore développé. Il y a des juifs Gilets jaunes! »
Cité dans Le Monde daté de mardi, François Boulo, porte-parole des Gilets jaunes à Rouen, évoque « une indignation à géométrie variable » : « A Rouen, un type a foncé en voiture sur trois manifestants : ça aussi c’est condamnable, pourquoi ce fait-là n’est pas traité au même niveau [que l’agression d’Alain Finkielkraut]? »
Priscillia Ludosky, l’une des initiatrices du mouvement, a, elle, attendu lundi pour réagir et relayé sans autre commentaire le communiqué des « Gilets jaunes union IDF », publié dimanche donc. Mais ce texte, s’il « condamne sans la moindre ambiguïté toutes formes de racisme », ne soutient pas explicitement Alain Finkielkraut. « Les incidents impliquant M. Alain Finkielkraut et la personne l’ayant invectivé en marge des manifestations du samedi 16 février en sont pas représentatifs du mouvement dans son ensemble », explique le communiqué.
Le collectif poursuit : « Nous ne sommes pas dupes du jeu de massacre auquel se libre matin, midi et soir les grands médias, éditorialistes et intellectuels. Tout incident, même extérieur à notre mouvement, jusqu’au plus petit non-événement, est l’occasion pour ces derniers de tenter d’enlaidir notre image. »
Eric Drouet a changé la bannière de son groupe Facebook
Lundi matin, Eric Drouet, figure du mouvement, n’avait pas encore réagi sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Mais la bannière de son groupe Facebook « La France en colère !!! » (308.000 membres) a finalement été modifiée en milieu de journée. On peut y lire : « Les Gilets jaunes sont contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine. » Avec un hashtag #Tousuniscontrelahaine.
Certains membres de ce groupe réclament « un acte 15 contre toutes formes de racisme incluant bien entendu l’antisémitisme ». D’autres dénoncent, sans condamner les insultes visant Alain Finkielkraut, « une stratégie des médias qui tentent de discréditer le mouvement ».
Lundi matin, Jérôme Rodrigues avait publié ce même message sur Facebook. Le Gilet jaune avait également relayé le logo « Touche pas à mon pote », le slogan créé par SOS Racisme en 1985. Idem pour Maxime Nicolle, alias Fly Rider, qui avait commenté : « Voilà ce que nous sommes. »
Certains membres de ce groupe réclament « un acte 15 contre toutes formes de racisme incluant bien entendu l’antisémitisme ». D’autres dénoncent, sans condamner les insultes visant Alain Finkielkraut, « une stratégie des médias qui tentent de discréditer le mouvement ».
Lundi matin, Jérôme Rodrigues avait publié ce même message sur Facebook. Le Gilet jaune avait également relayé le logo « Touche pas à mon pote », le slogan créé par SOS Racisme en 1985. Idem pour Maxime Nicolle, alias Fly Rider, qui avait commenté : « Voilà ce que nous sommes. »