Européennes : Laurent Wauquiez présente une liste de candidats… dans le désordre

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La commission nationale d’investiture des Républicains se prononcera mercredi sur une liste d’au moins 20 candidats sans préciser leur place.

Les candidats à la candidature qui espéraient être fixés sur leur sort à l’issue de la Commission nationale d’investiture de mercredi vont être déçus. Selon nos informations, la CNI va bien valider une liste d’au moins 20 noms de candidats aux européennes, mais… sans préciser leur ordre dans la liste. Un candidat ne saura donc pas s’il occupe une des dix premières places, où il est quasi-assuré d’être élu, ou une place suivante, plus incertaine au vu des sondages d’intention de vote.

Objectif : « mobiliser un maximum de candidats », explique un proche du président de LR Laurent Wauquiez. Mais la méthode agace, et pas seulement les candidats dans l’incertitude, soumis à un supplice chinois depuis des semaines : « il fait ça pour pouvoir décider au dernier moment sans demander rien à personne », estime un ténor LR.

Geoffroy Didier dans le viseur des sarkozystes
Avec 14% des voix selon un sondage Opinionway pour Les Échos, LR peut espérer entre 13 et 15 sièges au Parlement européen. Mais, signe que l’optimisme n’est pas encore de rigueur parmi les troupes, les candidats se disputent âprement les dix premières places. La présence des trois députés européens sortants Nadine Morano, Brice Hortefeux et Rachida Dati y paraît acquise. Certains aimeraient bien, en revanche, écarter Geoffroy Didier, également sortant et membre de l’équipe rapprochée de Wauquiez. « Nicolas Sarkozy veut sa tête », murmure-t-on rue de Vaugirard. L’homme est en tout cas dans le viseur des sarkozystes, qui ne lui ont pas pardonné la trahison de la primaire de 2016.

Le sénateur sarkozyste Pierre Charon, lui, préférerait y voir l’ancien directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, pour lequel il fait activement campagne. Le président de la Région Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur) Renaud Muselier revendique quant à lui trois places sur les 20 et pousse les noms du maire de La Ciotat Patrick Boré, de la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer et d’Agnès Rampal, adjointe au maire de Nice Christian Estrosi.

La CNI s’est engagée à réserver 50% des 20 premières places au « renouvellement »
Parmi les favoris pour les positions éligibles figurent le président de la délégation LR au Parlement européen, Franck Proust, ou l’eurodéputé sortant Alain Cadec, fort du soutien des élus de l’Ouest, le sénateur Bruno Retailleau en tête, ainsi que deux autres sortantes, Anne Sander, soutenue par l’influent Joseph Daul, président du PPE (Parti populaire européen), et Angélique Delahaye, spécialiste des questions agricoles.

« Si on ne fait qu’une liste de sortants, on va annihiler l’effet de nouveau souffle du trio de tête », met toutefois en garde un candidat à la candidature. La CNI s’est engagée à réserver 50% des 20 premières places au « renouvellement ». Parmi les aspirants figurent la porte-parole des Républicains Lydia Guirous, l’ex-députée de la Haute-Garonne Laurence Arribage ou Sébastien Pilard, conseiller régional des Pays de la Loire. Pour compliquer encore l’équation, deux places pourraient aussi être « réservées » aux centristes d’Hervé Morin, qui envisagent une alliance avec LR.

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