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Annegret Kramp-Karrenbauer, qui a succédé à Angela Merkel à la tête des conservateurs allemands, a présenté un plan pour l’Europe. Elle prend ses distances avec les propositions récentes d’Emmanuel Macron.

Après la tribune d’Emmanuel Macron adressé aux Européens, Annegret Kramp-Karrenbauer, nouvelle dirigeante du parti conservateur allemand CDU a également décidé de présenter ses propositions sur l’Europe. Dans un texte intitulé « Bien faire l’Europe » et diffusé samedi par Welt am Sonntag, elle prône une Europe « plus forte » dans un monde miné par les replis protectionnistes et nationalistes. « Le président français Emmanuel Macron a adressé un appel aux citoyens de l’Europe il y a quelques jours, disant qu’il y avait urgence à agir. Il a raison », écrit celle qu’on surnomme AKK.

Pourtant sur le fond, ses propositions tranchent nettement avec celle du chef d’Etat français. Si elle partage ses idées sur la politique migratoire européenne et la nécessité de mieux protéger les frontières ou de tendre vers une politique de l’asile commune, elle rejette la proposition d’Emmanuel Macron d’un salaire minimum européen. Elle met également en garde contre l’idée d’une mutualisation des dettes honnie par l’Allemagne mais promue par Emmanuel Macron pour le financement de projets d’avenir.

Le siège du parlement européen à Strasbourg en question
« Nous devons nous appuyer de manière conséquente sur un système de subsidiarité et de responsabilités propres », a-t-elle estimé. « Le centralisme européen, l’étatisme européen, la mutualisation des dettes, l’européanisation des systèmes sociaux et du salaire minimum seraient la mauvaise voie », a-t-elle encore jugé.

La responsable, surnommée AKK, a aussi réclamé pour l’Europe un « siège permanent commun au conseil de sécurité » des Nations Unies, une revendication de longue date de l’Allemagne, alors que la France souhaite garder son siège. Cette proposition irrite au plus haut point Paris. Emmanuel Macron a lui proposé la mise en place d’un Conseil de sécurité européen pour préparer les « décisions collectives » de l’UE dans le domaine de la défense.

Autre proposition qui devrait agacer Paris : la suppression du siège du parlement européen à Strasbourg pour recentrer ses activités à Bruxelles. Sans le soutien de l’Allemagne, la France serait très isolée sur le sujet.

De son côté, Angela Merkel, qui a abandonné les rênes de la CDU mais entend rester chancelière en principe jusqu’en 2021, n’a pas réagi jusqu’ici à la tribune d’Emmanuel Macron.

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