Il est à la tête d’un «lieu d’histoire qui fourmille d’anecdotes». Rencontre avec le responsable du jardin botanique du parc de la Tête d’Or, qui gère un service composé d’une quarantaine de personnes.
À seulement 36 ans, Gilles Deparis porte la lourde responsabilité du jardin botanique du parc de la Tête d’Or. Une mission plus complexe que ne le laisse entrevoir ce simple titre.
Après avoir passé, à Paris, ses diplômes en écologie, avec une spécialité en biologie végétale et en sciences de l’évolution, il démarre sa carrière comme chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et se spécialise en plantes tropicales. Son autre passion l’amène, bien loin des labos, à installer des feux d’artifice aux quatre coins du monde !
« Le parc est une ville dans la ville »
C’est en 2014 qu’il répond à une annonce et arrive à Lyon, comme agent de maîtrise et chef des jardiniers du parc. « Je suis tombé amoureux de la ville et de sa qualité de vie », confie-t-il. Rapidement, il devient responsable scientifique en charge de l’herbier du parc et de ses 350 000 spécimens, ainsi que des collections vivantes. Début 2016, il prend la relève de Frédéric Pautz, directeur du jardin botanique durant 15 ans.
« Nous sommes rattachés aux espaces verts de la Ville de Lyon. Le service compte une quarantaine de personnes, réparties en trois équipes : une équipe technique et logistique, une équipe en charge de la médiation et de la communication au public et une équipe scientifique. Au-delà de la bonne gestion du jardin, il nous faut veiller à la pertinence des collections, protéger les espèces menacées en lien avec les organismes internationaux, connecter les gens avec la nature et les amener à prendre conscience de la réalité des plantes, éventuellement par le biais d’autres disciplines : l’art, la musique, l’imaginaire… », liste-t-il.
Des notions fondamentales à l’heure où la biodiversité et le “développement soutenable” sont devenus des enjeux majeurs : « C’est à la fois un héritage historique et une mission très actuelle », souligne Gilles Deparis.
Et d’ajouter : « Lyon possède le jardin botanique le plus riche de France, avec 60 000 plantes. C’est une grande chance de m’y consacrer. J’apprends tous les jours quelque chose. Étant très souvent sur le terrain, je me dis que le parc est une ville dans la ville, un véritable écosystème, un lieu d’histoire qui fourmille d’anecdotes. La brume sur les bassins au petit matin ou le coucher de soleil depuis le haut des serres sont les moments les plus privilégiés », conclut le responsable.
De notre correspondante locale, Sylvie SILVESTRE