Refugee food festival: les cuisines lyonnaises s’ouvrent sur le monde

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Du 13 au 23 juin, huit restaurants lyonnais ouvriront leurs cuisines à des chefs réfugiés. L’objectif ? Faire évoluer les regards et découvrir à travers différents établissements, la richesse des cuisines du monde. Gros plan sur Ravigote, qui y participe pour la troisième fois.

Lyon, Capitale de la gastronomie. Un titre qui colle à la peau de la capitale rhodanienne, riche de spécialités, de tables de qualité mais également d’une richesse impressionnante de goûts et de saveurs. Rien de bien surprenant de voir la ville participer à ce qui se fait de mieux comme festival en la matière.

Parmi eux, le Refugee Food Festival, pour sa 3e édition. Et parmi les restaurants ayant répondu présent dès 2017 à Lyon,Ravigote , situé rue Mazenod dans le 3e arrondissement. Une évidence pour le chef Xavier Radojewski. « J’ai vu la première édition en 2016 à Paris et j’ai été emballé par le concept : mettre à l’honneur des réfugiés, des personnes pétries de talent mais sur lesquelles on ne mise pas. J’ai évidemment adhéré dès 2017… et j’ai eu la chance de faire deux belles rencontres ».

À ses côtés, Armand Hasanpapaj et Sadia Hessabi. Le premier est Albanais et a œuvré en 2017, la seconde, Afghane, était derrière les fourneaux en 2018. Une expérience incroyable pour les trois chefs mais surtout une main tendue synonyme d’opportunité et de travail, pour les deux réfugiés.

DANSEUR PROFESSIONNEL EN ALBANIE
Aujourd’hui âgé de 22 ans, Armand débarque en France en 2012. En Albanie, il vit de la danse. À son arrivée, il est en terre inconnue. Sans papier. Il ne parle pas un mot de français. Il commence par apprendre la langue de Molière puis décide de suivre la passion de sa mère qui était pâtissière en Albanie. « Pour moi, la danse et la cuisine ont un côté artistique. En plus d’être bon, une assiette doit être belle » explique-t-il. Et comme un danseur étoile, il brille : il se forme et enchaîne les concours avec succès. Actuellement en 2e année de BTS, il reconnaît que sa formation l’aide à s’intégrer. « Chez Ravigote, j’ai adoré montrer nos spécialités le temps du festival… ».

Cette année, ce sera dans la soirée du vendredi 21 juin, au Bistrot du Potager, à Gerland qu’il officiera.

ARRIVE SEULE D’AFGHANISTAN
C’est à 14 ans en juin 1991 que Sadia débarque en France. La jeune fille a perdu sa famille en Afghanistan. Elle apprend le français en trois mois… La suite ? Lyon en 1998, et vingt ans à travailler au centre hospitalier du Vinatier… Et la cuisine dans tout ça ? « Ma mère cuisinait tout le temps. Mais le goût, les odeurs… tout est revenu lorsque je suis tombée enceinte. J’ai commencé par monter un site internet avec toutes les recettes. Depuis deux ans, je suis en disponibilité et j’ai monté mon auto-entreprise, un traiteur afghan, «Kaboul Lyon». La cuisine, c’est du partage et l’expérience du festival est extraordinaire. Imaginez, je vais cuisiner cette année au Central, le restaurant à Roanne ! ». La cuisinière s’installera en effet les 13 et 14 juin, à midi dans le célèbre établissement des frères TroisGros.

Deux exemples, deux sources d’inspiration, qui souhaitent par leurs actions, révéler de nouvelles vocations parmi les réfugiés…

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