La fille de Mme Hi Bich Ha Châtelain a découvert des messages racistes qui ont été collés durant l’heure du midi vendredi 24 janvier sur la vitrine du restaurant situé rue du Wé.
« L’Europe aux Européens… Arabes, noirs, asiatiques, go home. Non au grand remplacement. » Avec un petit avion certainement en guise de charter. Le même message rédigé en anglais collé à de multiples reprises sur la vitrine du restaurant vietnamien situé au bout de la rue du Wé, à proximité de la place du marché de Saint-Quentin.
C’est la désagréable découverte effectuée par la fille de Mme Hi Bich Ha Châtelain qui tient ce restaurant depuis 1988. Des messages tapés sur ordinateur, puis imprimés en de multiples exemplaires, ce qui ne laisse guère de doute à la préméditation. Le choix de l’enseigne ne semble pas anodin non plus, puisque cet agissement intervient la veille du Nouvel an chinois. Un autre message a également été retrouvé sur un panneau publicitaire place du marché. « Lorsqu’elle a découvert cela, elle était blanche de peur, raconte sa mère. Elle m’a appelée et a tout enlevé. Moi j’étais au-dessus du restaurant, je n’ai rien entendu. »
« Je suis en France depuis 1983, je la considère comme ma seconde patrie »
Ce qui interpelle également, c’est l’heure durant laquelle est intervenu ce forfait. Le restaurant a fermé à 13 heures pour ne rouvrir qu’une heure plus tard. Et il est situé sur un axe passant, à proximité de la rue de la Nef-d’Or. Mme Châtelain est allé porter plainte vendredi après-midi. Et se demande toujours pourquoi ce genre d’incident lui tombe dessus. « Je suis en France depuis 1983, je la considère comme ma seconde patrie, mes enfants sont nés ici, raconte-t-elle. Nous n’avons jamais connu aucun problème avec qui que ce soit, on ne fait pas parler de nous. »
Mme Chatelain a ouvert son restaurant comme si de rien n’était vendredi après-midi et samedi. « Ma fille a eu peur, reconnaît-elle. Pas moi » Alertée par cet incident, la section saint-quentinoise du Parti communiste envisage un rassemblement dans la semaine pour dénoncer la recrudescence d’actes racistes dans la ville. L’auteur d’un acte de provocation à caractère raciale risque jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d’amende.