Le 28 février 1983, Robert Herbin dirigea son premier match avec l’Olympique Lyonnais. Il n’a pu éviter la descente, et lança dans la foulée de nombreux jeunes, échouant aux barrages pour la montée.
Robert Herbin qui s’est éteint lundi 27 mars a été le 12e entraîneur de l’OL. Embauché par le président Charles Mighirian pour sauver l’OL de la descente, il dirigea son 1er match le 28 février 1983 à Gerland contre Lens (victoire 2-1) avec à ses côtés José Broissart et l’intendant Jean-Louis Gayraud. Mais il n’a pu éviter la relégation.
JOËL FRÉCHET: « IL Y AVAIT CHEZ LUI UNE FAUSSE FROIDEUR »
En 1983-1984, Robert Herbin est tout proche du coup gagnant. « C’est lui qui m’a lancé. Il était exceptionnel. L’année d’avant, peu après son arrivée, je m’étais acheté une moto, et je me suis blessé en tombant de moto. Il n’a rien dit, mais je sais qu’il avait fait rajouter dans les contrats une interdiction aux joueurs de faire de la moto ! », dit Joël Fréchet admiratif : « La 2e année, il aurait pu faire ce que Raymond Domenech et Bernard Lacombe ont réalisé en 1988 avec les jeunes. On a tous débuté avec lui, Fournier, N’Dioro, Spadiny, Gagneux, Nono, Bernard, et moi, et plus tard il a fait débuter Franck Durix, Serge Bex, Rémi Garde, Bruno Genesio. Il ne parlait pas beaucoup, mais on se souvenait après de ce qu’il avait dit. Il avait l’air de nous dire : c’est bon tu as compris ? Il comptait sur l’autonomie du joueur. Il aurait pu réussir à l’OL, c’est dommage, on a perdu aux barrages contre le Racing. Il y avait chez lui une fausse froideur, il faisait confiance aux joueurs. Après les entraînements, il écoutait de la musique classique. Il m’a marqué. Mardi séance de courses athlétiques sans ballon du tout, le premier à avoir fait ça en France du temps des Verts, mercredi des jeux, et le jeudi que des têtes ! C’était pointu », ajoute Joël Fréchet
Il quitta l’OL le 10 mai 1985 en ayant eu le mérite de lancer des jeunes ayant fait de très honorables carrières.
« À L’OL, IL N’A PU FAIRE COMME À L’ASSE »
Fleury Di Nallo se souvient : « J’étais directeur sportif de l’OL, je suis parti, il est arrivé. Avec les Bleus, on avait fait un match ensemble contre la Pologne (victoire 4-2et doublé de Di Nallo). Il jouait milieu. Il avait vraiment un très bon jeu de tête, sacrée détente, il courait beaucoup mais n’était pas puissant. Après il a reculé en défense centrale. Je l’ai affronté dans de très nombreux derbies, il n’était pas méchant. Et après, en tant qu’entraîneur, il faut gagner les matches et là, il a un palmarès énorme. Il avait su mettre à profit l’avance de l’ASSE, en formation et recrutement. À l’OL, il n’a pas pu faire comme à l’ASSE à l’époque ». Mais Robert Herbin n’a laissé personne indifférent du côté de l’OL.
Christian Lanier