Euthanasie en France: « situations inhumaines »

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En France, un Conseil spécial des citoyens conseillera le gouvernement sur l’autorisation ou non de l’euthanasie. Le conseil a commencé ses travaux ce mois-ci. Ça va prendre plus de trois mois. En mars, un rapport final avec des conseils devrait être sur la table.

Le Conseil Civique, appelé « Convention Citoyenne sur la Fin de Vie », est composé de 185 Français élus au hasard.

Ils sont représentatifs de la population. Le plus jeune participant a 18 ans, le plus âgé a 87 ans. Ils viennent des grandes villes et des petits villages. Parmi ses membres se trouvent un maire et un agriculteur, un étudiant et un entrepreneur.

Le conseil a été créé à la demande du président Macron. Il a été approché lors d’une visite de travail plus tôt cette année par un homme en fauteuil roulant, âgé de 63 ans. Il a dit au président qu’il était en phase terminale. Il ne voulait plus vivre et a choisi l’euthanasie. Mais comme c’est interdit en France, il devrait s’installer en Belgique, a-t-il déclaré pendant que le président lui tenait la main.

Peu de temps après, Macron a déclaré que les règles françaises actuelles ne sont « pas parfaites ». « Parfois, il y a des situations inhumaines et nous devons changer cela. »

En France, il est uniquement autorisé de donner et d’anesthésier des patients gravement malades des analgésiques, d’arrêter un traitement médical et de ne plus administrer de nutrition ou de liquides.

Selon divers groupes d’intérêt luttant pour l’euthanasie, cela peut entraîner une mort lente voire douloureuse chez les patients. Les Français qui souhaitent une interruption active de la vie se rendent donc souvent dans les pays voisins comme la Belgique ou la Suisse où l’euthanasie ou le suicide assisté est autorisé.

Le Conseil des citoyens va maintenant s’en occuper. Des groupes de travail seront formés au cours des prochains mois et le conseil se réunira régulièrement avec tous les membres. Des conférenciers sont invités de la maison et de l’étranger.

Les conseils publiés en mars n’ont pas à faire l’unanimité: s’il y a des désaccords entre les 185 participants, ils seront listés dans le rapport final. Ce rapport n’est pas non plus contraignant pour le gouvernement. Ce devrait être un guide pour la politique.

« On n’a pas demandé aux députés d’écrire une nouvelle loi. Ils doivent répondre à une question: les réglementations existantes sont-elles toujours adaptées à la situation actuelle ou les règles doivent-elles changer », a déclaré le président Beaudet du Conseil consultatif français du CESE, qui supervise le travail de la nature citoyenne.

Le président Macron a récemment pris plus d’initiatives pour mettre fin à la vie. Deux de ses ministres sont allés consulter tous les partis politiques au Parlement. L’un d’eux s’est rendu en Belgique et y a visité un hôpital pour être informé de l’euthanasie. Le gouvernement a entamé des discussions avec les médecins et les intervenants, et des réunions ont lieu partout au pays.

« C’est sans précédent ce que le président Macron a mis en place », déclare un conseiller clé. « Le sujet est maintenant en bonne place à l’ordre du jour, on en parle partout, et dans la politique française aussi, c’est maintenant pour la première fois vraiment l’objet de débats. »

En septembre, un conseil consultatif gouvernemental a publié un rapport appelant, sous de strictes conditions, à la légalisation de « l’aide en fin de vie ».

Selon un sondage publié le mois dernier, plus des trois quarts des Français seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Même parmi les Français catholiques, une majorité (61%) y est favorable.

Le Président Macron veut maintenant attendre les conclusions du Conseil consultatif des citoyens. Après cela, le gouvernement pourrait présenter un projet de loi dans le courant de 2023.

Le gars de 63 ans et en phase terminale, qui s’est adressé au président au début de cette année, s’est finalement rendu en Belgique. L’année dernière, il a reçu l’euthanasie qu’il cherchait.

« C’était magnifique », a déclaré son partenaire Pascal à la radio française. « Ses enfants étaient là, son frère et moi. La seule chose qui n’est pas sympa, c’est que le gars a dû aller en Belgique pour ça. »

Le président Macron a ensuite envoyé une lettre à Pascal. Il a dit qu’il travaillerait pour de nouvelles règles pour une « mort digne et humaine ». « Je n’oublierai pas Guy et le combat qu’il a mené », a écrit Macron. « Tu peux compter sur moi. »

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