Le président français Emmanuel Macron veut un nouveau projet de loi sur l’euthanasie avant la fin de l’été

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La France doit autoriser l’euthanasie, mais sous des conditions strictes. C’est la conclusion d’un comité de citoyens réuni à la fin de l’année dernière à la demande du président Emmanuel Macron. « La législation actuelle est insuffisante », a déclaré la commission dans son rapport, qu’elle a remis aujourd’hui au président. Il veut un nouveau projet de loi avant la fin de l’été.

En France, l’euthanasie active, ou l’administration d’un agent létal à quelqu’un, est interdite. L’euthanasie passive en éteignant les machines et l’euthanasie indirecte, dans laquelle des médicaments puissants soulagent la douleur et ont pour effet secondaire d’accélérer la mort, sont autorisées.

Avec sa législation existante, la France fait figure d’exception à côté des pays environnants. Ces dernières années, de plus en plus de pays européens, dont les Pays-Bas et l’Espagne, ont autorisé l’assistance supervisée en fin de vie. Notre pays a légalisé l’euthanasie il y a 20 ans, en tant que deuxième pays au monde.

De nombreux Français qui souhaitent l’euthanasie traversent donc la frontière, vers la Belgique ou la Suisse, où « l’assistance désintéressée au suicide » est légale. Ces dernières années, il y a également eu des cas très médiatisés de Français en phase terminale qui ont eux-mêmes tenté de mettre fin à leurs jours parce que les médecins ne voulaient pas coopérer.

« Il y a parfois des situations inhumaines maintenant et nous devons changer cela », a déclaré le président Emmanuel Macron l’année dernière. Il a mis en place un Comité citoyen pour se pencher sur cette question: le cadre autour de l’aide à la fin de vie est-il adapté aux différentes situations qui se présentent ou faut-il y apporter des modifications?

184 citoyens élus au hasard, représentatifs de la population française, ont réfléchi à cette question depuis décembre. Le week-end dernier, ils ont rendu un volumineux rapport, qu’ils ont remis aujourd’hui à l’Elysée, la résidence officielle du président français.

La conclusion du rapport est que l’euthanasie devrait être légalisée, mais sous des conditions strictes. Selon le Comité des citoyens, le cadre actuel n’a pas été adapté.

Il n’est pas seul responsable de la législation. Selon la commission, les questions que la loi actuelle autorise, en particulier les soins palliatifs, sont insuffisamment accessibles ou suffisantes. À cet égard, la Plateforme civique parle d’un » état préoccupant  » du système de santé français.

Cependant, la commission n’a pas été unanime dans sa conclusion finale: plus des trois quarts ont voté en faveur de la légalisation de l’euthanasie, près d’un quart étaient contre. Afin de tenir compte de ce dernier groupe, la Commission recommande que des garanties et des contrôles suffisants soient mis en place. Ainsi, une personne doit être incurablement malade et différents médecins et spécialistes doivent étudier chaque demande.

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