Dans la mer du Nord, des éoliennes à fondation fixe sont installées dans le sol. C’est actuellement la solution la plus logique et la plus durable, car la mer du Nord est relativement peu profonde. Cependant, il existe également de nombreux endroits en mer où le vent souffle abondamment, mais où la profondeur est trop importante pour des structures fixes. Les parcs éoliens flottants peuvent être une solution pour les mers et les océans présentant des profondeurs d’eau plus importantes. WindEurope estime qu’en Europe, d’ici 2030, nous aurons environ 3 à 4 GW d’énergie éolienne flottante.
À l’heure actuelle, l’Europe compte quatre petits parcs éoliens flottants d’une capacité totale de 176 MW, mais d’autres projets sont en cours. La France propose maintenant un parc éolien flottant de 260 MW au large de la Bretagne et s’apprête à lancer deux autres projets flottants de 250 MW en Méditerranée. Des enchères pour des parcs éoliens flottants à grande échelle sont également prévues cette année en Espagne, au Portugal et en Norvège. Le Royaume-Uni a déjà attribué des droits de développement pour plus de 15 GW d’énergie éolienne flottante.
Bien sûr, les parcs éoliens flottants présentent de grands défis. Il est important de passer de nombreux modèles de fondations différents à quelques modèles standardisés, afin de permettre une production, un assemblage et un transport à grande échelle. Pour les turbines elles-mêmes, ce n’est pas nécessaire, car elles sont actuellement identiques à celles utilisées pour les fondations fixes.
Pour les éoliennes à fondations fixes, le montage et l’installation ont lieu en mer, mais pour les éoliennes flottantes, cela se fait autour des ports. Les ports doivent déjà investir considérablement dans l’espace, les quais et les places d’amarrage pour gérer le nombre croissant d’éoliennes à fondations fixes. Le développement d’installations de production pour les grandes structures flottantes (pensez à une sous-structure en béton ou en acier de 3000 tonnes avec des côtés de 80 mètres) nécessitera des investissements supplémentaires. La France et le Royaume-Uni prévoient un soutien financier de la part des gouvernements à cet effet.
Réduction des coûts grâce à l’effet d’échelle et aux enchères concurrentielles
Les parcs éoliens flottants sont actuellement plus chers que les parcs éoliens à fondations fixes, mais on s’attend à ce que les coûts diminuent grâce à l’utilisation de l’effet d’échelle et aux enchères concurrentielles. Le projet COREWIND a considérablement contribué à cette réduction des coûts. Le projet a optimisé la conception de deux structures flottantes pour une éolienne de 15 MW, testé de nouvelles solutions pour les câbles et les systèmes d’amarrage, et identifié de meilleures façons de transporter, d’installer et d’exploiter les parcs éoliens flottants. Cela a permis de réduire les coûts de l’énergie éolienne flottante jusqu’à 18 %, ce qui équivaut dans le meilleur des cas à 58,8 €/MWh.