Gouvernement, investissez dans le français et l’allemand

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Après des décennies de restrictions budgétaires, l’enseignement des langues doit à nouveau faire face à d’importantes coupes budgétaires. La grande différence par rapport aux précédentes réductions est que cette fois-ci, les conséquences sont fatales pour l’avenir de l’enseignement des langues aux Pays-Bas. Le français et l’allemand ne seront désormais proposés que dans une seule université. Tous les autres départements de français et d’allemand aux Pays-Bas seront contraints de fermer leurs portes. Avec l’attention actuelle portée à l’enquête PISA de 2018, qui révèle une forte baisse des compétences en lecture des jeunes Néerlandais de 15 ans, les coupes budgétaires dans l’enseignement de l’allemand et du français sont incompréhensibles.

Avec l’arrivée du ministre de l’Éducation et éminent scientifique Robbert Dijkgraaf, l’avenir des études universitaires en langues semblait encore prometteur, mais les propositions de la Commission nationale des plans sectoriels dirigée par le professeur Bert Meijer réduisent considérablement cet espoir.

La commission emprunte une nouvelle voie. Les études en langues connaissent une baisse importante du nombre d’étudiants en licence et en master. En conséquence, selon la commission, ces études ne sont plus efficaces et il y a une pénurie d’enseignants pour les matières françaises, allemandes et néerlandaises dans l’enseignement secondaire.

L’objectif du plan sectoriel est de renforcer durablement la recherche et l’enseignement des langues. Le plan n’est pas seulement une lutte contre les symptômes, mais il a également des conséquences désastreuses pour l’avenir de l’enseignement des langues aux Pays-Bas.

Le leitmotiv des plans de restructuration de la Commission Meijer est la centralisation. Les principes directeurs du plan sont l’approche interdisciplinaire et la consolidation des programmes. Cependant, l’idée de centralisation a des conséquences désastreuses. En ne proposant le français et l’allemand que dans une seule université, l’accessibilité pour les étudiants est considérablement réduite. Les études en langues risquent ainsi de s’engager dans une spirale descendante. Les inscriptions diminueront encore davantage. La proposition d’approche interdisciplinaire et de fermeture de différents départements de français et d’allemand est indésirable pour la qualité des études en langues. La proposition de collaboration peut fonctionner, mais si cela entraîne la disparition de matières spécialisées, cela nuit à la qualité de l’enseignement. Les connaissances spécialisées et le patrimoine immatériel européen disparaîtront définitivement.

Outre les objections de fond, le plan est également trompeur. La commission affirme que la qualité de l’enseignement des langues est constamment menacée en raison du faible nombre d’étudiants. C’est seulement une demi-vérité.

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