Après des années de nombrilisme, les ministres de l’UE sont parvenus à une percée dans la réforme des règles européennes en matière d’asile. Les États membres s’accordent sur l’accueil, le retour et la répartition des migrants.
En concluant de nouveaux accords, les États membres de l’UE espèrent reprendre le contrôle du chaos migratoire. L’objectif est de redistribuer au moins 30 000 migrants par an des pays d’arrivée, tels que l’Italie et la Grèce, vers tous les États membres. Cette répartition n’est pas obligatoire : les pays peuvent se décharger de leur responsabilité. En outre, les migrants en provenance de pays sûrs seront évalués par le biais d’une procédure rapide dès leur arrivée. Par ailleurs, les règles de Dublin sont renforcées en faveur des Pays-Bas. Le secrétaire d’État Van der Burg (Asile) s’attend à un effet majeur sur l’afflux de demandeurs d’asile aux Pays-Bas.
C’était maintenant ou jamais. Les ministres européens de l’immigration se sont finalement mis d’accord sur les contours d’un nouveau pacte sur l’immigration et l’asile à l’issue d’un dernier marathon de réunions. Tous les États membres ont dû faire des compromis. Seules la Hongrie et la Pologne y sont restées fermement opposées jusqu’à la fin.
Pour l’instant, l’accord ne mettra pas fin à la crise de l’asile aux Pays-Bas. Les États membres, le Parlement européen et la Commission européenne doivent d’abord négocier ensemble pour parvenir à un accord final. La date d’entrée en vigueur des nouvelles règles n’est pas du tout claire. Nous ne savons pas non plus si Bruxelles appliquera les accords sur l’asile conclus cette fois-ci.
À l’heure actuelle, la politique d’asile de l’UE est un échec total. Les États membres se méfient les uns des autres, ne s’entraident pas et, à chaque fois, les gouvernements sont sévèrement sanctionnés par les électeurs lors des élections. À cet égard, c’est un miracle qu’après sept ans, nous soyons parvenus à nous mettre d’accord sur les questions les plus sensibles du nouveau pacte européen sur l’immigration et l’asile. La redistribution des migrants était l’un de ces casse-tête. Il a été convenu qu’un minimum de 30 000 personnes seraient redistribuées chaque année à partir des pays d’arrivée surchargés. Les États membres qui ne veulent accueillir personne peuvent payer une rançon de 20 000 euros par migrant. La répartition se fera en fonction du PIB et de la taille de la population. Les Pays-Bas doivent accueillir plus de 1 500 migrants par an ou payer 30 millions d’euros.
Les négociations risquaient encore d’échouer jeudi en raison de l’opposition du gouvernement allemand de gauche. Berlin a dressé des barrages autour de la détention d’enfants originaires de pays sûrs et du renvoi de demandeurs d’asile ayant épuisé tous les recours légaux. Les retours en douceur étaient une question clé, précisément pour l’Italie. Les Italiens n’étaient pas nécessaires pour former une majorité, mais tout le monde a reconnu que sans l’arrivée d’un pays, l’ensemble du plan était de toute façon voué à l’échec. Finalement, des compromis ont été trouvés sur tous les points.
Le secrétaire d’État Van der Burg (Asile) a obtenu un renforcement des règles de Dublin existantes. Si un migrant s’enregistre désormais en Italie, les Italiens sont responsables de lui pendant un an et il n’est pas logique qu’il se rende à Ter Apel. Les Pays-Bas ont réussi à porter cette période à deux ans.