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La France déploiera des milliers de forces de l’ordre pour éviter les émeutes pendant la période de la fête nationale. « Nous voulons éviter que la violence ne se ravive », déclare le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Ces dernières semaines, la France a été secouée par des émeutes violentes après la mort d’un adolescent abattu par un policier dans une banlieue de Paris.
Un peu plus de deux semaines après la mort de Nahel, âgé de 17 ans, qui a été à l’origine de violentes émeutes durant plusieurs jours, la France célèbre le Quatorze Juillet, la fête nationale.
Cette année, cela sera accompagné de « mesures exceptionnelles ». Le gouvernement mobilisera 45 000 agents le soir du 13 et du 14 juillet, dont 10 000 à Paris. C’est le même nombre qui avait été déployé lors des émeutes.
Du jeudi soir 13 juillet au samedi matin 15 juillet, 130 000 membres des forces de l’ordre seront mobilisés. Cela comprend des unités d’élite de la police et de la gendarmerie. Des hélicoptères et des véhicules blindés seront également utilisés. De plus, 40 000 pompiers seront également mobilisés les nuits de jeudi et vendredi.
« Nous suivons la même méthode opératoire que lors des émeutes », déclare le ministre Darmanin. Ainsi, les bus et les tramways dans les grandes villes ne circuleront plus après 22 heures. « Cette année, la fête nationale se déroule dans un contexte particulier. Nous voulons éviter que la violence ne se ravive. C’est pourquoi nous prenons des mesures préventives, telles que la présence renforcée d’agents et de gendarmes dans les rues. » Certaines villes et communes annulent les feux d’artifice.
Lors d’une conférence de presse, le ministre a souligné qu’il n’était pas partisan d’annuler les festivités. Il souhaite seulement « garantir une sécurité maximale, afin que nos concitoyens puissent profiter des festivités sans être gênés par quelques perturbateurs. »
La vente et la possession de feux d’artifice sont interdites. Plusieurs communes, notamment en Île-de-France et dans le nord de la France, ont également annulé cette année les traditionnels feux d’artifice organisés à l’occasion de la fête nationale. C’est le cas notamment à Nanterre et à Roubaix.
Les festivités du 14 juillet sont depuis des années une occasion d’incidents violents en France urbaine. L’année dernière, 807 personnes ont été arrêtées et 749 véhicules ont été incendiés. 55 policiers ont été blessés. Mais les mesures de sécurité prises cette année sont d’une tout autre ampleur que d’habitude. Le président Macron ne fera pas de discours
Il est également remarquable que le président français Emmanuel Macron ne s’adressera pas à la nation lors de la fête nationale, bien qu’il ait annoncé le faire mi-avril. Il avait avancé cette date pour faire le bilan des « cent jours de réconciliation et d’action ».
La réconciliation devait intervenir après la vaste protestation contre la réforme des retraites plus tôt cette année. Macron demandait de l’action de la part de son gouvernement dans des dossiers tels qu’un pacte social, le contrôle de l’immigration illégale et une réforme approfondie du système de santé. En 100 jours, le gouvernement devait faire des progrès afin que le président puisse évaluer les ambitions de son second mandat à l’occasion de la fête nationale.
Cependant, Macron ne fera pas ce bilan lors d’un discours. Son appel à la réconciliation après les manifestations contre la réforme des retraites a été contrecarré par des troubles encore plus violents suite à la mort de l’adolescent Nahel. L’Élysée promet « dans les prochains jours » une communication du président, mais la forme que cela prendra n’est pas encore claire.
Traditionnellement, le président français accorde des interviews à l’occasion de la fête nationale. Cependant, depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Macron ne l’a fait que deux fois.
Ce qui suit la tradition à la lettre : le défilé militaire à Paris. Il aura lieu comme prévu, bien que des mesures de sécurité renforcées y seront également déployées. Macron assistera au défilé comme d’habitude. À ses côtés se tiendra Narendra Modi, le Premier ministre de l’Inde, pays invité d’honneur cette année à Paris. Plus tard dans la journée, un dîner aura lieu au Louvre avec des centaines d’invités.
Avant et après la fête nationale, Macron a de nombreuses obligations à l’étranger. Aujourd’hui, il est encore à Vilnius pour le sommet de l’OTAN. Lundi et mardi prochains, il sera à Bruxelles pour un sommet entre l’Union européenne et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes. À partir du 22 juillet, il prévoit un voyage en Océanie.